Marabout, bouts de ficelle…
Dans son appartement-atelier en plein cœur de Nantes, boîtes en plastique, en métal ou en carton s’empilent sur des étagères métalliques, occupant tout un mur, tandis que d’autres rangements accueillent bouts de ficelle, selle de cheval, cheval de course… Comme une chanson en laisse où chaque fin de vers, forme le début de la rime suivante, sans logique ni r...
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Marabout, bouts de ficelle…
Dans son appartement-atelier en plein cœur de Nantes, boîtes en plastique, en métal ou en carton s’empilent sur des étagères métalliques, occupant tout un mur, tandis que d’autres rangements accueillent bouts de ficelle, selle de cheval, cheval de course… Comme une chanson en laisse où chaque fin de vers, forme le début de la rime suivante, sans logique ni raison, ici chaque objet trouvé, glané, ramassé lors de promenades quotidiennes, s’agence sous les doigts bricoleurs de Laurence Landois, formant une kyrielle d’architectures miniatures brillantes et colorées. De bric et de broc, des espèces d’espaces urbains se densifient et se tricotent, s’arrêtant là ou se poursuivant ailleurs, jamais clos, toujours en possible extension.
11 septembre 2001, Tsunami au Japon 2011, Macefield House à Seattle 2006, du nom de la dame qui refusa de vendre sa petite maison de bois à de puissants promoteurs, les grands ou petits drames, sous-jacents au travail de Laurence Landois, connaissent une possible réparation, allégeant la facture du chaos et de la ruine, reprenant vie dans ces jeux de constructions enfantines. Si la masse incommensurable de ces catastrophes nous engloutit, nous reprenons pied en déambulant du regard à travers ces venelles et ces tourelles, cheminant d’un bouchon de shampooing à une collerette de parapluie, mimant les pas de l’artiste glaneuse.
Depuis cette année, Laurence Landois développe une série de grands dessins-collages sur papier millimétré où cette fois, les papiers métallisés argentés, dorés, roses, verts, etc ; emballages de bonbons ou de chocolat collectés, se substituent aux débris trouvés devenant façades et publicités de la ville moderne-lumière.
« Land–scale », la ville-paysage se décline en carrés et en rectangles découpés aléatoirement, habillés par ces papiers colorés, cernés de noir. Une vision syncrétique des mégapoles modernes vibre alors comme un espace chimérique et utopique, habité joyeusement par ces humains dont on ne connaît que les vestiges archéologiques.
Patricia Solini - Septembre 2015