« Faire écran » : dans le vocabulaire sportif, on emploie cette expression pour parler d’une feinte trompant l’adversaire dans un jeu en mouvement. A bien divers égards, le travail plastique de Samuel Paugam pourrait s’appréhender à l’aune de cette figure, notamment dans la façon dont celui-ci a de créer des espaces intermédiaires, d’opérer des renversements, et d’offrir ainsi plusieurs plateaux de lecture. Chez l’artiste, la notion d’abstraction prend dès lors des atours diffus, polysémiques et...
« Faire écran » : dans le vocabulaire sportif, on emploie cette expression pour parler d’une feinte trompant l’adversaire dans un jeu en mouvement. A bien divers égards, le travail plastique de Samuel Paugam pourrait s’appréhender à l’aune de cette figure, notamment dans la façon dont celui-ci a de créer des espaces intermédiaires, d’opérer des renversements, et d’offrir ainsi plusieurs plateaux de lecture. Chez l’artiste, la notion d’abstraction prend dès lors des atours diffus, polysémiques et équivoques. Questionnant le statut d’une illusion de l’image, les pièces de Samuel Paugam peuvent s’apparenter parfois à des trompe-l’œil, remettant en cause les présupposées attentes du spectateur. Ici, les choses ne sont jamais fixes, elles sont toujours en mouvement, dans un déplacement entre une référence domestique, artistique et d’autres éléments glanés
Pour le projet du 1% artistique de l?extension du Rectorat de la Loire-Atlantique, je suis parti de l?architecture du bâtiment et mon intérêt s?est porté sur l?espace qui se trouve sous l?extension qui surplombe le mur en pierre. Cet espace, juste esquissé, avec sa possibilité d?éclairage, m?évoque l?école et sa qualité d?ouverture à tous. Afin de préciser ce point de vue, j?ai pris le parti d?y installer l?élément principal du mobilier d?une c...
Pour le projet du 1% artistique de l?extension du Rectorat de la Loire-Atlantique, je suis parti de l?architecture du bâtiment et mon intérêt s?est porté sur l?espace qui se trouve sous l?extension qui surplombe le mur en pierre. Cet espace, juste esquissé, avec sa possibilité d?éclairage, m?évoque l?école et sa qualité d?ouverture à tous. Afin de préciser ce point de vue, j?ai pris le parti d?y installer l?élément principal du mobilier d?une classe: un tableau, celui-ci faisant aussi écho à la nature de cette intervention (un tableau peinture). « ? l?école, comme institution de programmes, est aujourd?hui concurrencée et combattue par les industries de programmes, qui visent à court-circuiter les longs circuits qu?elle tisse entre les individus psychiques au fil de leurs jeunes années. Dans ce combat, l?école est écrasée. Et elle l?est parce que la technologie télécratique des industries de programmes est, en l?état actuel de son abandon aux seuls critères de socialisation définis par la société de marché, une arme de destruction massive de la trans-individuation. » Bernard Stiegler Ceci nous renvoie à une autre forme de support : l?écran, envisagé par ces industries comme un moyen de fascination, évacuant toute mise au travail de l?imaginaire? Cette concurrence, je l?ai inscrite dans le plan du tableau, en jouant du mode de production de l?image numérique 3D.
FORTHCOMING2, exposition personnelle à la ZOO galerie, avril 2008
S'il a fait du décentrement du point de vue imposé le c?ur de son travail, c'est pour mieux nous entraîner dans ses négociations avec le réel orthonormé qui est le nôtre. Samuel Paugam joue avec la planéité qui nous retient pour nous rappeler que le monde n'a pas toujours été euclidien et que l'on ne doit pas se laisser prendre au piège du trompe l'?il. De ce volume qui rejoue l'idée de l'illusion peinte à cet écra...
FORTHCOMING2, exposition personnelle à la ZOO galerie, avril 2008
S'il a fait du décentrement du point de vue imposé le c?ur de son travail, c'est pour mieux nous entraîner dans ses négociations avec le réel orthonormé qui est le nôtre. Samuel Paugam joue avec la planéité qui nous retient pour nous rappeler que le monde n'a pas toujours été euclidien et que l'on ne doit pas se laisser prendre au piège du trompe l'?il. De ce volume qui rejoue l'idée de l'illusion peinte à cet écran noir? en fait un aquarium empli de liquide sombre, il s'agit toujours plus de la présence d'un espace que de sa représentation. Ainsi cette citation extraite d'un ouvrage de Marie-José Mondzain, « le deuil de la nuque », explique-t-elle, à mi-parcours, le parti pris de Paugam: oublier que nous ne pouvons, de notre regard, fixer qu'un point à la fois. Comme lorsque nous déambulons autour de cette troublante maquette sur trétaux, dont certains éléments à échelle 1 (capteurs de présence, ampoules) semblent faire entrer notre corps dans cet espace d'un mètre sur un. Espace que nous ne pénétrons d'ailleurs jamais réellement puisque le système des capteurs ayant été inversé, la lumière s?éteind à notre approche, donnant l'impression qu'elle suit notre progression. Où comment redécouvrir les volumes pris dans les images . Aude LAUNAY