Artistes

Cécile Benoiton Maugerie : lives and works in Angers.

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Solo exhibitions

2019

  • «Sample Europe #1», Deutscher Künstlerbund - Berlin

2018

  • «Traverses», TU/FRAC Nantes

2018

  • «11:11 - Glissement de sens», Centre d'art - Galerie Rapinel - Bazouges la Pérouse

2016

  • «Imagespassages», réseau Canopé – Diffusion vidéos dans plusieurs collèges et lycées - Annecy

2015

  • «Dépassser les bornes», Galerie RDV, Nantes

2014

  • «Vies silencieuses», La Cabine, Angers

2013

  • «Electrowine», Nantes

2012

  • «Silencio», Programmation du Musée d’Art Moderne de Paris, en interlude, diffusion de la vidéo « un possible », Paris
  • «R’ », Diffusion des vidéos « Obstacle à l’horizon », « Le chercheur d’or », « Pise », « Patte Blanche », Nantes
  • «Bandes à par», Diffusion sur tv nantes de quatre vidéos

2011

  • «le 104», Paris
  • «R’ », Diffusion de la vidéo « Pise », Nantes
  • «L’Artothèque », Diffusion sur grand écran dans la ville de 4 vidéos de la collection, Angers

2010

  • «L’Artothèque », Présentation et rencontre avec Olivier Péridy (photographe, auteur d’interviews avec des écrivains, cinéastes et artistes), Angers

Group exhibitions

2019

  • «Moltkerei Werkstatt», Cologne

2017

  • «Frac Bretagne», Correspondance avec Armel Beaufils
  • «Lancer», Galerie Ouoùouh, Ingrandes
  • «Lacs&vitrines », Faire la Mort…, Limoges

2016

  • « Social Food», Centre d’art contemporain le 116, Paris
  • «Cosmopolis», Galerie 5 , Angers et Nantes

2015

  • « VIDEOPROJECT», Galerie 5 , Angers et Nantes
  • «L’Art est la chose», Invitation Annabelle Hulaut et David Michal Clarke, La salle Gothique, Château-Gontier

2013

  • «Une leçon de ténèbre», Galerie 5, Carte blanche à l’artothèque, Angers
  • «Parlons femmes, La Traviata», Musée des beaux arts, parcours artistique Nouveau Théatre d’Angers, Angers Nantes Opéra, Artothèque, Angers

2011

  • «Supervues», Hôtel Burrhus, Vaison la Romaine
  • «Le collectif le collectif ? », Centre d’art de Montrelais
  • «Fondation pour l’art contemporain de la Caisse d’Epargne», Toulouse

2010

  • «24 au 19 », Galerie 19, Angers
  • «Exposition des Acquisitions Fonds départemental Nouveaux Collectionneurs», Galerie Galerieofmarseille, Marseille

Residencies

2017

  • «Résidence RUE SUR VITRINE/TALM», Angers

2012

  • «Résidence d'artiste CHU La Claverie», Saint Barthélémy d'Anjou

Grants, awards

2017

  • Aide à l'achat de matériel DRAC Pays de la Loire

2015

  • Aide à la création Région Pays de la Loire

2009

  • Aide à la création DRAC Pays de la Loire

Public and private collections

2014

  • Musée des Beaux Arts de Nantes - vidéos - La Piscine, Salamalèque, Débordée

2013

  • Artothèque de La Roche sur Yon, Dessins

2011

  • Les Nouveaux Collectionneurs, artothèque (Galerie «Le Bureau des Compétences et des Désirs», le Conseil Général de la ville de Marseille et les collégiens) vidéo - Magazine

2009

  • Artothèque d’Angers - vidéos - Pise, Obstacle à l’horizon, Le Chercheur d’or, Espace dégagé
  • Artothèque d’Angers - vidéos - Pise, Obstacle à l’horizon, Le Chercheur d’or, Espace dégagé

Workshops, teaching

2017

  • Workshop artvidéo - TALM Angers

Education, training

2005

  • DNSEP - Félicitations du jury - TALM Angers

Other

2017

  • Organisation de la biennale d’art Vidéo VIDEOPROJECT 2017 – Parcours Angers, Nantes, Rennes

Depuis 2015

  • Membre du Pôle Arts Visuels

Depuis 2007

  • Membre du collectif BLAST

VIES SILENCIEUSES

Cécile Benoiton aime les formes brèves. Ses vidéos sont courtes, souvent muettes, et généralement l’artiste paraît elle-même à l’écran. Est-ce pour raccourcir l’intervalle qui sépare l’idée de sa réalisation ? ou bien, comme s’il s’agissait de prêter son corps à une opération dont la nécessité la presse, est-ce vraiment intentionnel – pour soutenir l’espace d’un instant l’œil du spectateur ou, qui sait, du voyeur ? L’histoire de la vidéo est intimement liée à la possibilité pour l’artiste de se filmer lui-même. A ses débuts, dans les années 1960, le corps l’occupe très fréquemment : qu’on pense à Vito Acconci, à Bruce Nauman, à Marina Abramović et à tant d’autres. Pourtant, aucune redite ne se laisse déceler dans les vidéos de Cécile Benoiton ; tout dans son imaginaire est neuf, n’appartient qu’à elle. Cela surprend même, ce peu de répétition ou de citation involontaire… D’ailleurs, celles qu’elle accepte de montrer sont encore en petit nombre, comme si de ce corpus restreint découlait la certitude de leur authenticité, de leur nécessité intérieure.

Il peut arriver qu’en voyant un « travail » pour la première fois, on ait l’impression d’en avoir déjà aperçu quelque chose. Cela se produit probablement quand, dans la relation qui unit l’artiste à son œuvre, passe aussi beaucoup de ce qu’il a pu voir et incorporer à ses propres figures ; c’est donc plus une lignée que l’on perçoit alors, l’apparence de rapprochements possibles et la fiction d’un déjà-vu. Je pense à cette vidéo où les coudes de l’artiste s’enfoncent lentement, très lentement dans la chair de deux tomates rouges. Deux tomates cœur-de-bœuf auxquelles répondent deux avant-bras nus. Au terme de la séquence, l’un des fruits éclate. Est-ce parce que c’est un corps particulier qui est en jeu et que, toujours dans l’auto-filmage, il ne peut en être qu’ainsi ? Est-ce simplement que ces images, ces fantasmes presque, ne peuvent qu’être ceux d’une personne – comme on est seul à rêver ? L’artiste serait, comme le dit un jour Yann Fabès, celui à qui il est donné de se voir soudain les yeux fermés.

Chez Cécile Benoiton, il existe un vocabulaire ou un idiome dont le corps est la matrice. Le mot libido, pris dans le sens d’énergie primitive, tel qu’il paraît au commencement de la psychanalyse, serait plus propre à rendre cette sorte d’élément primordial qui se manifeste par sa seule mise en œuvre et qui, le reste du temps, demeure caché dans l’intériorité du sujet, inconscient à soi-même. Le sexe, lui, est au-delà : il appartient déjà à une forme d’objectivité. Il est la part advenue ou consciente de cette motion première qui ne se voit pas, qui ne se perçoit pas comme sexuelle – et qui peut d’ailleurs donner lieu à toutes sortes d’expressions, dont celle qui guide la création artistique. Dans un article récent, Suzanne Ferrières-Pestureau 2 aborde la relation entre pulsion et sublimation sous un angle dont la particularité mérite d’être soulignée : ce n’est pas tant l’élément sexuel inclus dans la pulsion qui l’intéresse que ce que cette pulsion comporte de violence – rattachée à une violence première née de la relation de l’enfant à sa mère et des frustrations apparues au cours du développement. « L’art est un moyen d’expression de la violence, son moyen d’expression, écrit-elle, et en ce sens il peut servir à prévenir la violence puisqu’il permet de dire ce qui n’est pas dicible. L’art en effet commence là où la parole s’arrête, avec la transformation de la violence instinctuelle en jeu de pulsions incessamment provoqué par l’altérité irréductible de leur « objet ». La violence de l’art tient au fait qu’elle impose une forme à la matière au prix de déformations et qu’elle pousse à un dire, à un faire dire, mettant ainsi au jour une forme de vérité sensible, du sensible lui-même qui dans un paroxysme d’expression s’apparenterait à la douleur dans l’œuvre que réalisent les artistes. »3

En 2008, pour Obstacle à l’horizon, l’artiste se montre face à la caméra, dos au mur, et trace sur celui-ci – et sur son cou – une ligne qui figure peut-être une décollation ou une strangulation symboliques. Elle m’avoua que cette séquence avait été jugée difficile à soutenir par plusieurs de ses proches. Pourquoi produit-on une telle image, ai-je probablement pensé, mais je ne lui ai pas demandé. Il y a des choses qui ne se disent pas – puisque, justement, l’art est ce qui est au-delà des mots. Il faut d’abord se taire.

L’avenir des mots

Cette expression, « l’avenir des mots » m’est apparue en rêve, il y a longtemps, comme un titre à écrire ou, plus exactement, à donner. Dans le rêve je ne m’en servais pas moi-même mais devais le transmettre pour qu’il devienne un livre. Je l’ai gardée par devers moi pendant tout ce temps, sachant confusément qu’elle servirait un jour, mais que probablement je n’oserais jamais en faire le titre d’un livre. Ce sera donc un inter-titre, pour Cécile Benoiton.

Commençons.

De toutes ses vidéos, Obstacle à l’horizon, Cœurs de bœuf et Pise (2008) – cinquante-six secondes pendant lesquelles une cheville va plier jusqu’à ce que chaussure et pied s’affaissent – sont celles qui me paraissent les plus illustratives de l’idée d’un au-delà de l’expression, d’une butée contre laquelle échouerait toute formulation. Cela ne se met pas en mots. Cela se sent par contre ; on sent dans ses jambes la tension progressive, le poids qui paraît s’alourdir, contre lequel on ne peut rien. Le pied qui finalement cède.  La douleur paraît vraie, plus que celle, abstraite, d’une ligne sur la peau. Celle-ci, d’ailleurs, n’est pas si douloureuse. Que dit le titre ? Obstacle à l’horizon : pur commentaire donc, d’un lieu commun de l’univers des peintres. La ligne, l’horizon, sur une surface blanche. Simplement, normalement, l’artiste devrait faire face au support, il ne devrait pas lui tourner le dos. Il ne deviendrait donc pas lui-même cet obstacle qui interrompt la ligne. Pise provoque la même sensation et le même jeu de mots que l’horizon du précédent titre. Derrière le nom, toute l’histoire de l’art – et pourtant ce n’est qu’une chaussure et un pied de femme. Alors d’autres lignes de fuite surgissent : les premiers plans de l’Homme qui aimait les femmes de François Truffaut quand, de la chasse menée par Charles Denner, seules subsistent les jambes qu’il suit dans Paris. Caméra et œil ne font qu’un à cet instant du film.

Que dire de la manière de filmer de Cécile Benoiton, elle qui se livre à un autre œil et qui, en même temps, assume l’identité possible de cet œil et de celui de l’artiste – de même que la main du peintre, contrainte de dessiner à l’envers, butte sur son propre cou ? L’opération a quelque chose de contre-nature. Est-ce cela qui est finalement dérangeant ? Cela ou l’idée d’un suicide artificiel.

Mais n’est-ce pas à chaque fois l’idée d’une disparition suivie de renaissance ? Dans Cheveux (2007), une main trace sur le dos nu de l’artiste, depuis la nuque, des traits rayonnants. Loin de pouvoir être vus comme des cheveux, ces traits feraient plutôt penser au geste de Richard Serra répétant à l’excès le même trait de craie : on ne regarde pas cette vidéo 4 sans un sentiment mêlé : la fascination pousse à continuer tandis que la répétition provoque non l’ennui mais une irritation particulière qui nous détournerait volontiers de l’écran si l’œil n’y revenait pas, malgré nous, attendant le dernier geste, comme si celui-ci devait donner une conclusion à l’ensemble. Or, comme chez Serra, quand le dos est presque noir il n’y a plus qu’à recommencer la boucle.

Dans Patte blanche (2010), la main qui d’abord semble reposer sur un fond blanc disparaît progressivement dans ce support qui n’en est pas un, mais une masse visqueuse, une pâte blanche dans laquelle la main se glisse, ou s’avale – rappelant aussi la télévision des origines et ses effets spéciaux utilisant des fonds bleus pour faire disparaître décors et personnages. Le visqueux s’amplifie avec Beurre (2009). La tartine, d’abord appétissante, révulse quand les couches de beurre, filmées de très près, commencent à former un amas informe. Etrangement, l’origine animale de la substance réapparaît alors, quittant l’ordre de l’aliment pour celui de la graisse et des humeurs, des couches sédimentaires qui normalement nous sont cachées et ne sont révélées que par l’opération du chirurgien. Chirurgie esthétique.

Puis, avec le Chercheur d’or (2008), une autre transmutation s’opère – les mains dans les poches. Du banal on passe à l’étrange, au risible ou à l’obscène : une veste un peu large, des mains qui se glissent dans les poches, puis un liquide blanc qui commencent à suinter et bientôt dégoûte du bas des poches – des poches qui dans le même temps nous paraissent gonflées… blanc sur gris, blanc comme le lait – mais pourquoi à cet endroit précis ?

Enfin, le visage qui disparaît – mais ce visage est un leurre : les traits d’un mannequin soumis à un effacement brutal (Magazine, 2006) : ce sont des pages trop propres qu’on lave et qu’on ampute de leur beauté. Est-ce une illusion ? on croit percevoir le corps de l’artiste derrière la page…

Et ce qui, dans tout cela, est non-dit, ce qui n’est pas là, ce que l’on ne voit pas, que l’on entend pas – mais qu’on sent – qu’en faire ? Le regarder, encore et encore. C’est cela qu’elle nous impose, sans rien dire – l’air de ne pas y toucher.

Alors on regarde et on attend la prochaine séquence, on ne se détachera pas de l’image. On est pris.

François Michaux

The Outrepassante...

In a few seconds the screen is saturated, stuffed, overwhelmed by the gesture. A firm gesture and volunteer, who seems to enjoy our nausea or our embarrassed smiles … Because sometimes the last image causes a strange satisfaction that would almost look like a pleasure guilty. Probably because we would have liked to do it, this little experience …to go beyond the limits: not to stop in time … Would we be able, we who are watchingthat, to do it? To find this “absence” which authorizes the onslaught of propriety : to push at the end, to put everywhere, to hurt or to hurt oneself, to devastate, to exaggerate without reason, to make everything fall without a qualm … maybe just to see the head that would make the “Others”? To imagine the possibility, or – worse – to feel like it, is not it a little worrying? It’s all the mischief and the strength of this work: to succeed in concretizing a fantasy disregard and inconsistency with elegance and sang-froid …

The videos of Cécile Benoiton refuse hesitation. They are taunting the limits without stammer, marking an obstinate refusal to accommodate the rules of decorum or falling bodies (of the body …), laws predefined by the social or environmental space, frames drawn by an authority whose identity varies according to the degree of acidity of each Work In “Butter” or “Snow”, a very simple and daily action (butter one slice of bread or egg whites) comes up against the threshold of reason: as the material accumulates or overflows, the good mood installed by the atmosphere burlesque leaves room for misunderstanding. A basic task, familiar and eminently innocuous transgresses without seeming a convention of the most uncompromising: that of common sense, logic. As if, finally, the worst was in the absolute gratuitousness of the abuse, furthermore, to a form of derailment … In “Plume”, “Breakdown” or “Egg,” the joke is half-destructive, half-teasing. Nothing – if not the very exhaustion of the movement in silence comes to stop the burning of the feather, the brutal crushing of the egg or the scattering of cutlery on the ground. Art has taken the right to make …

Each video is based on minimal and generally silent staging (the rare soundtracks are touch-sensitive, like materials or textures), not tolerating any decor or chatter, be it decorative, chromatic (black and white or monochrome are de rigueur) or sound. The tight framing prohibits any dispersion of the gaze. The filmed scene, reduced to the essence of the action by a single sequence or by a discreet montage, leaves the minimum space and time to the narration: carefully detached from all context, it proposes, in terms destabilization of our behavioral codes … It brings nothing back, does not remember, do not project, do not tell either … She plays: the overflow, the outgrowth, a form of subtle monstrosity, tipping, outrage. Strangely, she is enough in its factual and formal sobriety to say scatter by brevity. A contradiction that founds the ambiguous enterprise of Cécile Benoiton: wisely carry out a turbulent work …

This (de) construction game involves the presence of three elements indissoluble: an object, a constraint, and their confrontation (the subject of the work). The dynamics of transformation and upheaval that the videos presented by moreover, an elementary arrangement, in three stages: presentation, action, conclusion.

The object always seems linked to a human function or activity. It may belong to a bodily register (a foot, a face-image in “Magazine” or an eye-camera in “Unexpected Path”), be of food origin (butter, flour, egg white or a white liquid evoking milk in “The Gold Seeker”), or even instrumental accessories or tools such as a pin or a piece of charcoal in “Obstacle to the horizon “and” Hair “). It has physical peculiarities and specificities of material allowing its metamorphosis (the face becomes a memory of a face in “Self-portrait with flour”), its fall (the remains of decapitated dolls piling up some on others), its exhaustion (the ankle flickers irreparably towards the pain or malformation in “Pisa”) or its flow (a white liquid dripping from pockets swollen, or an organic-looking foam whose expansion is no longer known tentacular): the basic object, as substance, must be able to move (especially let move), make possible its own mutation, its displacement. Indeed, human intervention will cause an invasion of the visual field by the bursting of this raw material, confronting it with an obstacle without which it does not exist really: the walls of a salad bowl, the skin, the floor, a garment in “Unexpected Path”, a hair in “The Eiffel Tower” or a jar in “Des têtes qui tombent” … It takes clearly distinguish the object which, in the works of other artists, may be presented as a prosthesis, an extension of the impediment, of the one who, in this work, participates in the work without founding it. It is in the equivocal nature of the encounter that the subject will take its measure.

Intentional, meticulously prepared, the collision is always provoked and put by the person of the artist (a hand – sometimes visible, suggested or prolonged bya tool like a sponge – draws, pours, taps, rubs …). This is to emphasize the deliberate nature of the act. Often the object – as a capricious actor – opposes a inadequate resistance at the time of filming, when it is not the medium that escapes. After the many rehearsals, you still have to play and replay the stage so that the confrontation finds its most just expression. Floods, outflows, heaps and other accumulations must arrive “right”. Deformations and crushes, disappearances, erasures and dispersions must “work”.

No impression of toil comes yet to affect the contemplation of videos: the absence of rigging or simulation anchors the action in an undeniable reality. it has indeed arrived. That may be … And that takes us into anti-rooms of the feeling “disgust” or emotion “fun”. Beside … In spheres of the consciousness (or unconsciousness?) where the motivation of an act is no longer the issue. There is certainly burlesque cinematographic filiation – humor in absurdity – but here, the accident, precisely, is not one. The incident is part of the initiative. And as if that does not was not enough, it seems fundamentally unmotivated (it does not have a denunciatory function or symbolic, nor any sexual claim, even if the use of certain household tools may lead some to this false apprehension of the subject). Disinterested, even completely unmotivated …

The knot of discomfort is there: we are in the presence of a “why? ” and a ” to do what?” Which will not go further. In self-portraits, the right, fixed and the artist’s insolence does not point to this mental “cul de sac” at the bottom of which she push us and towards which we let ourselves guide without protest? Could we also consider reading a formal notice, a challenge to the disappearance by the invasion that would look more towards the threat of an absence than towards us?

Gisèle Bonin, December 2008

Dépasser les limites

At the limit of a certain swing, on a scathing wire, at the borders of the squeaker; Cécile Benoiton takes us into a video / graphic landscape that appeals to our collective sensibility. The filmed actions of the artist are so far mastered and very mechanical. By disconcerting automatisms, she tests the limits of situations that are a priori insignificant and without perceptible interest. However, each resulting sensation provokes in the spectator an almost uncontrollable attraction or rejection. Is it finally useless to put lipstick on the teeth, to pour honey on a fork, to scrape the nail polish with a razor blade, to push beans of galettes kings in the Jelly where yet to put his head in a glass salad bowl and scrape paper frantically? Usefulness is elsewhere, in the creation of sensations. The rhythm and the video framing take us into a space of interstitial reactions. Without really knowing what to do, what to see and where to position ourselves, we are witnessing a parade of actions, on the threshold of the ordinary. It is a true diversion of situations that is played in the videos. To go beyond the limits is also to project creation beyond achievements and visual conventions. Cécile Benoiton appropriates with lightness and gravity artistic interstices.

Léo Bioret

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Exposition Séduction
©cécile benoiton

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49000 Angers

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