Dans Géographie intime, Camille Hervouet associe dans un double balancier deux topos de l’histoire de la photographie, portrait de famille et cliché archétypal de la ruralité, à deux topos du paysage, du bocage au bord de mer. Pendant une année, elle a photographié ses proches et des espaces familiers suivant un parcours fantasmé. Ces images entretiennent la tension entre complexité et précision, amas de signes et lignes équilibrées.
Pour cette série, l’artiste use d’un dispositif rigoureux lié à la technique de la photographie argentique, qui impose une temporalité longue et lente. À cette épaisseur du temps s’ajoute une distance et une lumière toujours identiques, qui lui permettent de s’extraire de ses a priori pour mieux comprendre le fonctionnement, l’évolution et les contradictions des territoires de son enfance.
Articulant ses images dans une séquence panoramique, elle fait résonner une histoire intime avec une histoire collective.
Projet réalisé en partie lors d’une résidence d’artistes à l’Écomusée du Daviaud (85) et qui a bénéficié de l’Aide Individuelle à la Création de la DRAC des Pays de la Loire et de la Bourse Défi Jeune – Envie d’Agir du ministère de la Jeunesse et des Sports, ainsi que du soutien du CAUE 85, de l’agence d’architecture BMZ, du Crédit Mutuel de Saint-Fulgent, du Super U de Saint-Fulgent et de l’entreprise Maison Bleue de La Rabatelière.