NDDL, 2018

Jean-Baptiste Janisset

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Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés
Jean-Baptiste Janisset, «NDDL», 2018, photographie : droits réservés

NDDL, 2018

Galerie RDV Nantes Duo Show avec Antoine Nessi

On les avait déjà vu jouer à exposer ensemble il y a quelques semaines, du côté de Marseille. Jean-Baptiste Janisset et Antoine Nessi, avec 26 autres artistes et collectifs avaient inventé un Off à la foire Art-O-Rama en prenant leurs quartiers à Notre-Dame-de-la-Salette, une église désaffectée, abandonnée et largement ruinée un peu à l’écart de Marseille. Exposition éclair, « Quis ut deus » avait vu son vernissage et son finissage arriver dans la même journée avec un joli nombre de curieux, de oh ! et de ah ! poussés devant la grâce du lieu et la belle audace de cet accrochage. Plutôt partisans du travail hors-champ, les deux artistes sont ensuite repartis battre la campagne dans le secteur de Notre-Dame-des-Landes, en préparation de leur exposition « NDDL » visible actuellement à la galerie RDV, à Nantes.

Début 2018, la décision d’abandonner le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes avait mis fin à une partie des controverses qui entouraient la ZAD. L’actualité s’était vite recentrée sur les manœuvres d’évacuation des militants-occupants clandestins de la zone à défendre, parfois établis là depuis plusieurs années. Jean-Baptiste Janisset et Antoine Nessi ont choisi d’aborder l’histoire et le schéma de cette lutte en partant d’une anecdote. En mai dernier, une photo commence à circuler dans les médias alternatifs. Elle montre le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale arborant à l’épaule un écusson insolite qui représente, sur un fond de flammes, deux clés à molette croisées et une tête de mort en forme de piston. Une brigade locale de gendarmes mécaniciens l’avaient dessiné et offert en hommage à cette intervention.

Voilà la brèche que les deux artistes ont choisie : quelques centimètres carrés de tissu où le corps de la défense républicaine redevient un corps incarné, une communauté qui trouve ses signes de reconnaissance dans la culture populaire et l’esthétique des dessins-animés – on peut penser à Cars de Walt Disney – plus spontanément que dans les emblèmes nationaux. Détourner des icônes populaires, c’est d’ailleurs le cœur de la pratique de Jean-Baptiste Janisset. Détourner, moins dans le sens de tourner en dérision que de détourner une voie pour en changer la destination. Par le moulage de monuments aux provenances et aux rôles divers, des figures de cultes religieux ou patriotiques, il ramène au public de l’art contemporain des éléments généralement exogène à ce microcosme. Il en reproduit des détails en fonte de plomb, un échantillonnage qu’il remet en lumière dans des compositions syncrétiques au néon. La matière première de ses œuvres provient le plus souvent de ses voyages en Afrique où il observe les rituels et les idoles avec l’œil curieux de l’anthropologue, de l’artiste et de l’ami.

Marilou Thiébault

Duo Show avec Antoine Nessi  : 16/09/2018 – 17/10/2018