S’installer, 2023-2025

Camille Hervouet

1/15
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «S'installer», 2025, photographie : Camille Hervouet

S’installer, 2023-2025

S’INSTALLER et faire des lares pour habiter le quartier.

En septembre 2022, j’installe mon espace de travail dans l’ancienne infirmerie de la caserne Mellinet. Le premier objet accroché au mur est un cadre avec un bouquet de myosotis séché, cueilli lors des funérailles d’un oncle. La prise de conscience de sa force symbolique, ma propre expérience d’installation et des rencontres avec les habitant·es ont fait naître S’installer. Ce projet explore notre attachement aux lieux, la manière dont nous les habitons et les récits qui en émergent.

Régulièrement, je photographie le quartier et mon atelier. La répétition des trajets nourrit un sentiment de familiarité, malgré les transformations du chantier et les déplacements constants des meubles et des images dans l’atelier. Je cherche des repères qui s’obstinent à être éphémère. J’observe également les constructions des enfants : cabanes, maisons de fées, agencements d’objets qui ouvrent des espaces de jeu et d’imagination. À leur manière, ils s’approprient le quartier. Il n’y a pas besoin de murs pour dire « c’est chez moi », c’est un sentiment qui se construit par l’arpentage et la découverte, par l’exploration mentale et physique. On se représente les lieux, ils entrent dans nos corps et dans nos souvenirs.

Au fil de mes recherches, je découvre le culte des lares, statuettes domestiques protectrices de l’Antiquité romaine. Mon cadre de myosotis devient alors un « lare d’atelier ». J’imagine des lares pour la caserne, afin de s’y installer collectivement, avec les esprits de celles et ceux qui y ont vécu. J’accompagne quelques personnes qui ramassent des fleurs ou des trésors dans le quartier, reliant ainsi les histoires, les paysages et les vivants. En apportant des éléments du dehors au dedans, en disposant dans leurs intérieurs de petits objets tournés vers l’extérieur, ils et elles tissent peu à peu des liens avec les lieux. Ces gestes ingénus, populaires ou spirituels façonnent et racontent notre rapport au monde.

S’installer est un ensemble d’images convoquant des gestes, des objets et des habitudes qui révèlent comment nous habitons un espace, de façon concrète, mystique ou symbolique. Ma démarche et mon travail restent modestes, aussi fragiles et éphémères que l’expérience d’habiter.