Translation, 2022

Hélène Delépine

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Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022
Hélène Delépine, «Translation», 2022, photographie : Hélène Delépine © ADAGP, Paris, 2022

Translation, 2022

Galerie LAC&S LaVitrine Limoges invited by Lidia Lelong commissionership Lidia Lelong

Exposition collective réunissant les oeuvres d'Hélène Delépine, Lidia Lelong et Maxime Thoreau

Le terme translation peut être lu de différentes manières. En géométrie, la translation représente le glissement d’un objet sans rotation ni déformation. En anglais, il s’agit de la traduction du mot “traduction”. Dans les deux cas, une transformation de la réalité se révèle pour amener une nouvelle forme d’existence, similaire, réinterprétée, déplacée. Pour cette exposition qui regroupe le travail d’Hélène Delépine, de Maxime Thoreau et le mien, ce qui nous entoure est moteur à la conception. Les pièces présentes dans l’exposition font raisonner le quotidien, du moins, le connu.

Ça n’est pas direct, ça se meut, ça glisse dans le palpable, ça découle d’une recherche englobant différents domaines (architecture, mécanique, science, nature…) qui résonne chez celles et ceux qui regardent avec une impression de déjà-vu.

Ça prend forme, ça évolue, ça glisse d’un terrain à un autre et change d’échelle tout en restant solidement érigé. “Ça”, la forme, est bien présente à travers la pratique de la sculpture, de l’installation, du dessin et de la photographie. Les matériaux, principalement bruts, renvoient à ceux du bâtiment : terre, métal, bois, béton ; façonnés, cuits, cintrés, assemblés, coulés… Les gestes que nous utilisons individuellement sont proches de ceux des artisan·e·s, des façonneur·euse·s, car par bien des aspects, la fabrication des oeuvres choisies ici a davantage trait à la construction. L’aspect esthétique est assumé sans renier le fait qu’il soit aussi vecteur de sens.

Hélène Delépine, avec, comme matériau de prédilection la terre, “utilise un répertoire d’images qui ont une capacité à s’abstraire. [Pour elle] la ville est un vivier de formes abstraites mais réelles qu’[elle] fragmente, replie ou déploie comme un ensemble de signes, un alphabet à portée de regard et dont il s’agit de révéler le potentiel fictionnel. [Elle] aime l’idée chère à Ettore Sottsass de transformer le banal en atemporel ou en d’éventuels archétypes mythiques”.1

A l’origine de son travail, Maxime Thoreau puise ses sources dans le panel de formes des machines industrielles. “Partant à chaque fois d’un modèle issu de l’industrie, il en simplifie la forme jusqu’à l’épure. En aucun cas il ne s’agit pour lui de reproduire. Chacune de ses créations apparaît ainsi plus proche de la maquette et donc du concept, que de sa réalisation. La seule reproduction qui l’intéresse est celle de l’émotion que son modèle suscite […] et l’imagination que l’écart qu’il ménage dans son travail par rapport à ce modèle, amplifie”.2 Aujourd’hui, Maxime Thoreau s’émancipe des formes existantes pour en extraire une typologie formelle imaginaire toujours proche du mécanisme mais teintée de science-fiction. Science-fiction qui fait aussi son apparition dans certaines pièces d’Hélène Delépine comme dans l’installation Le dernier crépuscule en 2022 qui “mets en scène des sortes de futurs antérieurs… des temps éloignés se rejoignent, et on y trouve des éléments qui paraissent venir de très loin, d’autres semblent convoquer un futur hypothétique”.3

Dans mon travail, l’exploration des espaces, qu’ils soient liés à l’architecture ou à des recherches prélevées au domaine de la science, est retransmise ici à travers des sculptures porteuses de récits sous-jacents. “Les oeuvres de Lidia Lelong éclosent selon un processus analogue. Au gré de ses déplacements, l’artiste observe des formes et des couleurs dans le paysage ou l’architecture, qu’elle garde en mémoire. Elle les interprète ensuite selon les souvenirs qu’elle en conserve, inéluctablement parcellaires, altérés mais aussi colorés par les atmosphères de ces moments révolus. Les couleurs, les dimensions et les fonctions sont donc libérées des formes initiales pour devenir autres”.4

La coexistence des pièces de chacun·e·s est mise en exergue par une notion commune. Les signes évoqués par les formes et les jeux visuels qu’ils engendrent, renient l’extraordinaire et l’insolite au profit d’un regard personnel sur ce qui nous entoure, d’une “translation” de notre environnement proche.

Lidia Lelong, le 7 octobre 2022

 

TRANSLATION.

1 – Extrait de la biographie d’Hélène Delépine.

2 – Extrait du texte De l’esthétique spontanée des formes industrielles de Jean-Paul Blanchet, catalogue de l’exposition “Concrètement”, Le Garage Centre d’Art Amboise, 2019.

3 – Extrait de l’entretien entre Hélène Delépine et Vanina Andréani, catalogue de l’exposition “Nager entre deux eaux”, Galerie Hors-Champ, Loire-Authion, Frac des Pays de la Loire, 2022.

4 – Extrait du texte Que la fête continue…  de Karen Tanguy, Biennale de Saint-Flour, 2021.

 

TRANSLATION.

Exposition du 08 octobre au 25 novembre 2022 – LAC&S-Lavitrine, 4 rue Raspail, 87000 Limoges

L’exposition est réalisée par LAC&S-Lavitrine avec les soutiens du Ministère de la Culture, de la Drac Nouvelle Aquitaine et de la Région Nouvelle Aquitaine.

Lavitrine est membre de la FRAAP et de Astre, Réseau arts plastiques et visuels Nouvelle-Aquitaine.