Une croisière optimale, 2014

Marie-Johanna Cornut

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Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
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Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
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Marie-Johanna Cornut, «Une croisière optimale», 2014, photographie : droits réservés
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Une croisière optimale, 2014

2Angles Flers

Le rideau est tombé.

Alors la vie des formes peut commencer

‘It floats through the air like the solemn and friendly sound of a bell1.’

Il n’y a plus de spectacle. Le temps est à l’événement permanent. Là, dans le travail des formes que conçoit Marie-Johanna Cornut ; là-bas dans les interstices d’une exposition de ses oeuvres qui a mobilisé autant de pièces que d’instants et de présences.

Les sculptures de l’artiste, disons-le d’emblée, apparaissent comme des images. De notre point de vue, c’est en cela qu’elles participent collectivement du tintement d’une rumeur qui, par définition, se répand au gré des bavardages. Et s’il y a précisément de la communication — non verbale — entre des formes qui produisent un bruit commun appelé à être activé, c’est que celui-ci trouve l’essence de son existence dans le rapport oxymorique d’une manifestation sous-jacente, à vrai dire supposée, enfouie, immergée même, sourde, pour ne pas dire silencieuse, et déformée par les vagues et les ondes d’un environnement suggéré par ricochets. Car ce bruit est aussi visuel, et ce mouvement annoncé à l’endroit même de la rencontre des oeuvres avec leurs lieux de monstration et de mise en usage, est de nature virtuelle. Ce qui est là, isolé, possède en effet un avenir en ce que la position que chaque élément occupe dans l’espace détermine un rapport de porosité avec ce qui l’environne.

A cet égard, le bruit symbolique de l’activité vitale qui a été à l’oeuvre durant le temps de cette traversée, a précédé autant qu’il a poursuivi toujours le cours du voyage selon un développement construit par des amorces visuelles et des réminiscences mémorielles : à l’image d’un bateau ou d’un avion que l’on entend bien souvent avant d’en voir l’image circuler au-dessus de nos têtes ou au bout de notre horizon à l’image aussi de ces manifestations qui demeurent, comme des fantômes, dans le ciel ou dans la mer, une fois tous les sons du monde dissipés. Dès lors, l’exposition est un paysage. Organisé par les positions des oeuvres qui l’agencent et qui répondent aux caractéristiques propres de son site, ce territoire devient précisément l’espace d’une totale immersion du regard et de l’esprit. Il faut s’y déplacer, s’y mouvoir par les yeux et la pensée pour en effet voir se détacher ici et là les éléments d’un parcours qui a pris corps par un système d’apparitions cadencées, orchestrées dans une double relation de distance et de proximité, et par l’écriture d’une partition rythmée selon une déclinaison de paliers, propice à l’aménagement de juxtapositions et de transitions spatialisées. Car c’est aussi dans l’espace que la sculpture se produit. (…) en intégrailté sur  http://marie-johannacornut.com/TEXTES

Mickaël Roy, Critique d’art et curateur indépendant, septembre 2014