Diabolo Nantes, 2005

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, «Diabolo Nantes», 2005, photographie : Perrine Mornay et Manon Tricoire
Vincent Mauger, «Diabolo Nantes», 2005, photographie : Perrine Mornay et Manon Tricoire
Vincent Mauger, «Diabolo Nantes», 2005, photographie : Perrine Mornay et Manon Tricoire
Vincent Mauger, «Diabolo Nantes», 2005, photographie : Perrine Mornay et Manon Tricoire
Vincent Mauger, «Diabolo Nantes», 2005, photographie : Perrine Mornay et Manon Tricoire

Diabolo Nantes, 2005

Lieu Unique Nantes Collaboration avec Perrine Mornay

Exposition collective du post diplôme de l'Ecole des Beaux-Arts de Nantes au Lieu Unique.
Commissariat Olivier Blanckart

Perrine Mornay à propos de sa démarche et de cette collaboration:

Mon travail artistique engage l’image photographique et la mise en scène. Deux activités qui se centralisent autour de l’utilisation de l’image dans un sens littéraire, littérale ou poétique. Un degré de représentation pris entre un instant de fuite de la réalité ou sa recomposition.

 Le regard est l’élément d’écriture photographique ou scénique que j’interroge. La place donnée à l’autre en est la finalité. Ni vraies, ni fausses ces images entretiennent un rapport ambigu mais direct entre le réel et le spectateur.

Il peut s’agir de la construction d’un double énigmatique qui interpelle celui qui  regarde. Il ne s’agit pas d’instants de performance mais d’un travail sur l’attention donnée aux images et aux sens qu’elles peuvent faire naître.

Dans ce projet, ma collaboration avec Vincent Mauger est l’occasion de la rencontre entre deux univers artistiques qui correspondent dans leurs différences de matériaux et de moyens. Ce fut l’occasion de concevoir l’approche sculpturale et physique d’un texte au départ. L’intérêt d’un tel travail repose également dans ce qu’il y a de glissement et de passage d’un univers à l’autre. Les va et vient entre l’espace mental et l’espace physique du plateau nous ont révélé un large champ de possibilités que nous n’avons pas encore toutes exploitées.

Loin d’être un théâtre de l’objet, il s’agissait pour nous de préciser une perception du monde dans cette rencontre entre sculpture /scénographie et essai poétique.

Ce spectacle sans être politique s’annonce comme un cri et s’alimente du silence des images qu’il utilise.

Rapport d’équilibre dans toute chose, les geôliers deviendront prisonniers, et ainsi de suite.

La place donnée au jeu de l’acteur, la construction d’un espace sonore et lumineux ont donné lieu à une ébauche de représentation qui s’allège des conventions théâtrales pour être le prétexte d’une forme hybride sans complexes de styles, mais qui fait voir un instant ou le spectateur assistent plus qu’il ne regarde.

La structure implique un mode d’être, de déplacement que le texte comporte à l’origine. Le désir de reformuler physiquement la présence des acteurs nous a paru soutenir l’intention poétique et les questionnements liés au sens du texte.

La prise de parole s’alimente par le désir d’une prise de risques, d’une perte d’équilibre à travers l’essence des mots.

L’adresse poétique employée renvoie aux rêves, sans désir de construction linéaire.

Le texte soumet un onirisme en bascule au même titre que l’espace dans lequel il résonne.

Les acteurs  n’ont pas de figure de personnages, le jeu est en suspens. Il y a une volonté de trouver une mise en forme visuelle à la résonance de leurs mots.

La narration est abandonnée au profit de l’étrangeté des instants littéraires soumis.

Cette étrangeté est attachée à la condition qu’incarnent les acteurs :

le désir de renversement d’un  mode d’être, de contamination du réel par la nécessité d’exister par essence même.

Ils tentent de saisir ce qui nous relie à l’autre dans un rapport amoureux, dangereux, déceptif, contradictoire.

Il s’agit de faire prendre prise au public à cet univers, de l’emmener entre déséquilibre visuel et métaphorique.