Je refais une marche de deux cents kilomètres en très peu de temps, sur les pas des derniers jours de la déportation de Robert Desnos, guidé par une carte retrouvée. J’ai mis en place un protocole strict de marcher huit heures par jour, et voir ce que l’épuisement peut produire sur la photographie.
Je fais des liens avec les écrits de Werner Herzog (Sur le chemin des glaces), Georges Didi-Huberman (Écorces), et les travaux du photographe Jean-Claude Bélégou (Erres vers le grand nord), ou encore Tixador et Poincheval (L’inconnu des grands horizons).
Je présente les 28 planches-contacts pour restituer le plus justement possible l’expérience de cette itinérance. C’est un travail important pour moi, car il amorce un processus de travail lié à la mémoire des lieux, aux déplacements, à la marche, à la mise à l’épreuve du corps. Des archives issues du fond Jiří Lauscher et des rushs inédits du film Shoah de Claude Lanzmann, accompagnent l’exposition.