La théorie des ensembles, 2020

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.
Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.
Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.
Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.
Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.
Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.
Vincent Mauger, «La théorie des ensembles», 2020, photographie : V.M.

La théorie des ensembles, 2020

6 × 3 × 6.5 m Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun commissionership Sophie Cazé

6 x 3 x 6,5 m, Acier inoxydable et chêne.
Commande pérenne pour le Parc de sculptures du Musée.
Construction : Dominante Bois / La Séguinière
Brionne Industre / Naintré

La sculpture se compose de deux grands cercles métalliques prolongés par de longs pieux de bois rayonnant autour de ces deux roues. Ces deux éléments ainsi formés sont appuyés l’un sur l’autre dans une position d’équilibre à l’aspect précaire conférant à l’ensemble une allure dynamique et instable. Cet aspect dynamique est renforcé par le jeu graphique de superposition et d’entremêlement de lignes créés par la juxtaposition de ces deux formes et le jeu optique et cinétique qui se crée lors du déplacement de l’observateur.

Cette sculpture est construite à partir d’une forme géométrique simple, un cercle dont s’échappent les rayons répartis régulièrement. La répétition de cette forme mathématique permet un entrecroisement de lignes créant une vibration visuelle et un trouble lors de la perception et de la compréhension de la forme globale et de sa matérialisation dans l’espace.

La construction de cette forme est précise, la structure métallique maintenant les pieux en place est assemblée comme un objet mécanique à partir de modules identiques se répétant. Cette rigueur et cette symétrie dans la fabrication confèrent aux anneaux ainsi formés un aspect précieux comme s’il s’agissait de bijoux démesurés. Les pieux de bois sont taillés en pointe également d’une façon méticuleuse prolongeant ainsi la perception étrange de l’ouvrage entre construction technique et rustique.

La forme suscite donc deux lectures contradictoires qui se superposent. A la fois issue d’objets mathématiques et d’une construction rigoureuse, elle évoque également visuellement un ouvrage défensif primitif cherchant à impressionner et maintenir à distance.

Positionnée au cœur du jardin, cette sculpture évoque et convoque différents types de références visuelles dans sa perception. Objet de grande dimension à l’aspect rudimentaire et barbare, elle n’est pas sans rappeler un dispositif lié au culte solaire, une construction visant à créer un pont entre l’homme et un environnement cosmique qui le dépasse. Cette proposition pour le musée permet ainsi de créer un lien entre ses collections ethnographiques, ses différents objets de culte ainsi que sa programmation d’art moderne et contemporain.

Le contexte du jardin, la présence d’un cours d’eau, la Théols, et des bâtiments de l’Hospice appuient également ce lien entre l’œuvre et son contexte et viendront enrichir les lectures de la pièce. L’eau et son mouvement, les roues d’un moulin, l’iconographie associant des formes rayonnantes à la manifestation du divin sont des images qui peuvent alors surgir naturellement à l’esprit de l’observateur. Ces observations invitent à de nombreuses pistes de réflexion.

Cette sculpture crée un objet impressionnant et intrigant visuellement qui par sa présence suscite la curiosité pour ce nouveau jardin de sculptures.

Cette œuvre joue sur le décalage des rapports d’échelle. Les principes d’assemblage restent visibles et permettent au spectateur de s’emparer de l’objet, d’imaginer en poursuivre la construction ou en modifier la configuration. Je cherche à matérialiser ainsi ce que serait notre espace mental, notre façon de penser notre présence physique dans un espace donné, et par extension notre présence au monde.