La mécanique des idées, 2011

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, «Sans titre», 2011
Vincent Mauger, «Sans titre», 2011
Vincent Mauger, «Sans titre», 2011
Vincent Mauger, «Sans titre», 2011
Vincent Mauger, «Sans titre», 2011
Vincent Mauger, «Sans titre», 2011
Vincent Mauger, «Sans titre», 2011

La mécanique des idées, 2011

Cholet, Maine-et-Loire 1 % artistique, centre de formation Eurespace

Sculpture acier positionnée au bout de la rampe d'accès aux personnes handicapées, visible par toute personne qui accède au site Eurespace. Ensemble de découpes en acier se recomposant en une forme nodale, faisant référence à l'univers de la mécanique et de l'industrie.

Maître d’ouvrage : Chambre de commerce et d’industrie de Maine-et-Loire.
Architecte : Cabinet LABATUT ARCHITECTES ASSOCIES, Saint-Léger-sous-Cholet

Conception / réalisation : Entreprise Métalobil

 

Dans le cadre du projet de cette commande artistique, j’ai conçu une sculpture créant, grâce au matériau employé pour la réaliser, un rapport visuel avec l’architecture des bâtiments et l’environnement proche.
Par le jeu de réflexion des surfaces métalliques qui la composent, son aspect est à la fois changeant selon les points de vue et en accord avec son entourage. L’apparence de la structure et de la surface, les ombres et les reflets évolueront suivant la luminosité et les différents moments de la journée.

J’ai choisi de placer mon intervention au niveau du plan incliné permettant l’accès au bâtiment car cet élément utilitaire indispensable m’a interpellé par sa structure. En raison de la pente, la rampe se dessine en formant un chemin sinueux. Il m’a semblé intéressant d’animer cet espace avec une proposition en volume reprenant cette organisation repliée en méandre. Par ailleurs, cet emplacement permet de nombreux points de vue sur le volume créé ; notamment grâce à la possibilité de l’observer par dessous comme on peut le faire pour les ouvrages mécaniques.

La construction métallique rigoureuse fait formellement écho à certains aspects des enseignements proposés au sein du centre de formation. Les formes souples et nouées de ce volume complètent ce référentiel. Cette proposition est pensée pour être adaptée au contexte. Elle sera créée en fonction des différentes contraintes liées à la circulation, à l’usage du bâtiment ainsi que celles liées aux aspects techniques et architecturaux.

De façon plus générale ce projet est né de la synthèse de plusieurs images ou références purement visuelles. Il n’évoque et ne convoque aucune références spécifiques mais rappelle différents objets industriels, architecturaux ou mécaniques aussi bien que des formes naturelles ou façonnées telles que les noeuds. Il constitue en quelque sorte la synthèse plastique de ces différents éléments apparemment très opposés. Cette sculpture semble élaborée comme un produit usiné, conçu sur plan, telle une machine ou une structure. Sa forme globale est produite par l’assemblage de différentes plaques découpées reliées ensemble par de nombreuses tiges métalliques parallèles. L’objet semble donc construit comme un volume complexe d’aspect naturel à l’origine, qui aurait été découpé en tranches fines régulièrement espacées et écartées, maintenues en place dans l’espace; une forme sophistiquée non identifiable qui aurait été analysée et reconstruite d’une façon schématique. Cette structure composée de lignes droites parallèles et de lignes courbes régulières forme dans l’espace un dessin proche d’une étude technique ou d’une forme 3D. La sculpture ne peut tourner sur elle-même comme sur un écran mais, évoluant autour, le spectateur peut songer à ce type d’univers virtuel.

Lorsque l’on observe plus attentivement la sculpture et que l’on s’attache au choix des matériaux, l’inox et l’aluminium composant la forme évoquent paradoxalement, un univers loin de ces espaces virtuels. Les métaux produisent ainsi un objet brut, très réel, dont la fabrication semble avoir été dépourvue de préoccupations esthétiques, optimisé pour un usage ou dans un but impossible à identifier. Ces matériaux sont utilisés sans artifice, ni traités, ni peints, laissés apparents, ils donnent à la construction un aspect inachevé d’objet en cours de montage, de moteur désossé. L’ensemble se perçoit comme une ossature, comme le coeur d’une forme indéfinie. Les sciences s’évertuent à chercher et à trouver des schémas et des modes de représentations simplifiés de la nature et de ses phénomènes afin de permettre de nous les représenter mentalement ; nous ne pouvons appréhender notre environnement dans sa complexité sans ces formes modélisées. Cette structure peut s’identifier à une matérialisation, une concrétisation de ce type de schéma, un croquis extrait d’une forme minérale ou organique.