SOLEIL VERT, 2024

Laurence Broydé

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Laurence Broydé, «SOLEIL VERT», 2024, photographie : droits réservés
Laurence Broydé, «SOLEIL VERT», 2024, photographie : droits réservés
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SOLEIL VERT, 2024

galerie RDV Nantes commissionership Galerie RDV

Soleil Vert

L’exposition Soleil Vert s’inspire librement du film eponyme d’anticipation réalisé par Richard Fleischer, en 1973.

Jouant sur les médiums ( peintures grands et petits formats, wall painting, installation, sculptures, réalité virtuelle …) Soleil vert nous plonge dans des espaces immersifs, entre réalité virtuelle et fictionnelle, de l’espace physique à l’espace imaginé, du réel au fantasmé, mettant en exergue petites victoires et grands combats.

Cette dystopie visionnaire qui a inspiré l’exposition, résonne cruellement avec notre époque dont l’effondrement écologique semble répéter le scénario : 2022 dans une New York surpeuplée et exsangue, la canicule y est permanente en raison de l’effet de serre conduisant à l’épuisement des ressources naturelles, les habitants sont réduits à manger des produits de synthèse rationnés, fournis par une multinationale sans foi ni loi, Le Soleil Vert, nourriture qui s’avère être de la chaire humaine issue de la population euthanasiée.

Fleischer va travailler avec un écologue profesionnel Frank Bowerman, qui va mettre en lumière des thèmes inédits à l’époque : le réchauffement climatique, la crise des ressources, l’érosion de la biodiversité et les consé- quences politiques. Il met en avant la notion d’amnésie environnementale, un concept de la psychologie de l’environnement : chaque génération vit dans un monde appauvri écologiquement par rapport au précédentes et ne se rend pas compte des pertes successives de son environnement.

« L’amnésie environnementale est un des grands concepts de la psycholo- gie de l’environnement. On a le vieux Sol, qui se rappelle du XXe siècle, des paysages, des écosystèmes, de la bonne nourriture aussi et qui est com- plètement dévasté par l’évolution du monde. Donc, un exemple de solas- talgie. […] Des exemples d’amnésies environnementales vous pouvez en trouver très simplement si vous allez sur la Côte d’Azur. Quand on regarde les textes un peu plus anciens, au XVIe siècle, le port de Marseille était telle- ment infesté de dauphins que c’était une problématique pour les bateaux. Et sous l’Empire romain toutes les plages de la Méditerranée française étaient envahies de phoques. […] On est vraiment sur un film de révélation

d’un système politique qui a entraîné la crise écologique. On a des choix politiques, qui entraînent des problèmes écologiques, qui eux-mêmes vont renforcer des problèmes politiques et sociologiques. »

Frédéric Ducarme Radio France https://www.radiofrance.fr/franceculture/soleil-vert-il-y-a-50-ans-la-science-fiction-avait-

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PRÉSENCE HUMAINE (WORK IN PROGRESS)
Peintures de 4mx3,30m et 44 peintures de petits formats distribuées sur les murs de l’exposition

Une montagne enneigée se reflète dans l’eau, elle est floue et semble effacée par la brume à moins que ce soit le signe d’une lente disparition du glacier. Ce grand format est chevauché par un continuum de petites peintures dont les sainettes représentent ce qui est constitutif de la vie humaine et terrestre : la fête, les loisirs, la faune, la flore, la guerre, les aménagements du territoire ( aménagement de loisirs, site d’enfouissement de déchets nucléaires ), l’exploitation de la terre, la religion les combats feministes … autant de scènes non exhaustives qui alimentent l’installation et sont un work in progress qui envahissent progressivement l’espace d’exposition, et continueront dans le temps à compléter l’œuvre, comme une sorte de musée, de mémoire ou de témoigage de la vie humaine, nous rappellant ce nous avons, ce que nous provoquons, ce que nous détruisons.

Entre les grands formats flous, et les petits formats dont les cadrages,
les focus obligent à un geste synthétique, une simplification de la représentation, qui confère dans certaines scènes à l’abstraction, le regard va et vient dans une tentative de « netteté » du point de vue.

FEMMES ARBRES
Installation, 15 perruques, wall painting

Des troncs d’arbres étêtés composés de chevelures de femmes en hommage aux femmes du mouvement Chipko.

En 1720 la communauté Bishnoï va s’opposée à la déforestation en se col- lant aux arbres, en les entourant de leurs bras pour empêcher que l’on ne les coupe ou scie, d’où le nom de mouvement Chipko ( en argot Indi, pot- de-colle). Venant de 84 villages, un grand nombre de villageois, menés par l’Indienne Amrita Devi, se sont opposés aux soldats envoyés par le Maharaja de Jodhpur en défendant les arbres Khejri. Au total, 363 villageois et villageoises perdirent la vie.

Le Maharaja ordonna ensuite un décret royal interdisant l’abattage des arbres de tous les villages Bishnoï. Cette tactique pacifique sera reprise dans les années 70 et 80 afin de défendre dans l’urgence les arbres face aux tronçonneuses et expliquer au gouvernement central que leur culture et que leur économie locales ne font qu’un avec les arbres. Couper leurs arbres revient à les couper elles-mêmes. La première action du mouvement Chipko a lieu en avril 1973 dans le village de Mandal. Ce mouvement et les actions s’étendent durant les cinq années suivantes dans de nombreux ex-districts himalayens. Le mouvement est lancé à la suite de la décision du gouvernement de répartir une zone  à une société de fournitures sportives. Cette décision indigne les villageois qui s’était vu refusé une demande similaire pour la fabrication de matériel agricoles.

Encouragées par une ONG locale, les villageoises de la région s’opposèrent à la coupe. Cette action réussit en amena d’autre dans les années 80 qui permit l’instauration d’un moratoire de 15 ans sur l’abattage des arbres dans plusieurs états. Le mouvement chipko n’a pas de hiérarchie, mais des porte paroles célèbres dont Vandana Shiva, qui narre les péripéties du mouvement chipko dans son livre Ecoféminisme paru en 1993.

HOSTIAE SILVA
Installation, autel en bois peint, hosties imprimées à l’encre alimentaire, ostensoir en papier, loupe, wall painting, 3 macarons en porcelaines

Hostie, d’hostia (victime en latin)

Cette installation reprend les éléments de rituels liturgiques crétiens, religion symbole de l’événement colonial, dominante et discriminante.

Les hosties sont recouvertes d’images issues de peintures réalisées en 2022 et 2023, représentant des forêts incendièes. Chaque hosties représentent une partie de la forêt entrain de disparaître, donnant un aspect abstrait et parcellisé de l’image. Elles reposent sur un demi-cercle évoquant un soleil vert, un autel surmonté d’un fragile ostensoir en papier.

Destinés au sacrifice eucharistique, les fidèles sont amenés à recevoir le Corps du Christ et sont appelés à devenir eux-mêmes Corps du Christ en consommant l’hostie. Ici la nature est sacrifiée sur l’autel de l’humanité, nous sommes invités à la consommer pour devenir la nature. Une hostie représentant une partie de la forêt en feu est placée au centre de l’ostensoir en papier surmonté d’une loupe, faisant un focus sur le sacrifice en cours.page3image88933312

Trois macarons aux couleurs douces fourrés de langues roses sont autant un clin d’œil à l’anthropophagie qu’à nos corps sacrifiés. Si la nature est en danger nous le sommes tout autant.

IRISATION
Peinture sur toile, 2mx3,30m
Une immense tâche abstraite au couleurs chatoyantes est une représentation d’une tâche d’huile à la surface de la mer. Entre attraction/répulsion et esthétique de la pollution.

LE SACRE DE LA FORÊT Casque de réalité virtuelle Film d’animation 6 min Réalisation Emmanuel Pépin

Une immersion au sein d’une forêt dont aucune présence, à part la nôtre ne semble troubler le lieu, le bruit du vent avant d’être cerné par les flammes pour se retrouver au sein d’un méga feu

MERCURE
Sculpture en verre soufflé et irisé
Une formalisation de la pollution à l’irisation esthétique et attractive

TABLEAU DE VIANDE
Colle vinylique et peinture
Tableau de viande fait référence à l’effondrement des resssources et à la disparition de la nourriture autant qu’à la pollution qu’il crée par l’exploitation du bétail et sa production. Un tableau qui simule l’aspect carné en souvenir d’un temps révolu, un met disparu exposé comme un trophée.

FONTE
3 sculptures en verre, plaque de verre gravé
Les sculptures sont un état de l’eau que l’on pourrait ne plus connaître,
un témoignage d’une ère passée, et qui souligne la fragilité et l’importance de cette ressource