Artistes
Caroline Molusson
Lignes, 2022Atelier Alain Le Bras, Nantes
Doigts, 2022Atelier Alain Le Bras, Nantes
Montagnes, 2022Atelier Le Bras, Nantes
Flaque, 2022Atelier Alain Le Bras, Nantes
Un souffle dans le ballon, 2020Bonus, Nantes
Soulever les montagnes, 2018L'atelier, Nantes
Mise en attente, 2018Nantes
Tout se joue, 2018Nantes
De rien!, 2018Le Village Bazouges La Pérouse
Avec entrain et enthousiasme (4 mains), 2017Fabrique des Dervallières, Nantes
Se jeter dans la batailleFabrique de Bellevue-Chantenay, Nantes
Pièce unique, 2017-Haus, Blockhaus , Nantes
Je ne suis pas sûre d’être là, 2015Galerie Art et Essai de l'Université de Rennes 2, Rennes
Image du monde flottant, 2012Galerie Ilka Bree, Bordeaux
Otherworldly, 2012 Kunstlerhaus, Dortmund
La deuxième fois, 2012 Art Fair Preview, Berlin
Houzzzhouzzzhou, 2010Galerie Ilka Bree, Bordeaux
Cela reste à voir, 2009CAPC, Bordeaux
Pièces jointes, 2007 Galerie Ilka Bree, Bordeaux
Préfixes, 2006Galerie La Box, Bourges
Point de bascule, 2021Galerie RDV, Nantes
Point de bascule, 2021Galerie RDV, Nantes
Solo exhibitions
2022
- «C'est vous qui voyez», Atelier Alain Le Bras, Nantes
2021
- «Point de bascule», Galerie RDV, Nantes
2019
- «Le magasin de ballons», performance, Ateliers Bonus, Nantes
2018
- «Soulever les montagnes, », performance, Ateliers de la Ville, Nantes
- «De Rien! », performance, Le Village, Bazouges-la-Pérouse, cur. David Chevrier
2017
- «Suspicious activities», performance au trapèze, Chapidock, Nantes
- «Point de chute», Pecha Kucha, conférence, ENSA, Nantes
- «Avec entrain et enthousiasme (4 mains)», La Fabrique des Dervaillères, Nantes
- «Se jeter dans la bataille», performance, La Fabrique Chantenay, Nantes
- «Pièce Unique», Blockhaus, Nantes
2016
- «Les jours des dires», conférence, 783, Nantes
2015
- «Je ne suis pas sûre d’être là», Galerie Art et Essai, Rennes, cur. Doriane Spitéri
- «Ce qui me fait rêver», Zan gallery, cur. Florent Lamouroux
- « Que rien ne soit sans importance», performance au trapèze, Chapidock, Nantes
2012
- «Otherworldly», Künstlerhaus, Dortmund, Allemagne
- «Image du monde flottant», galerie Ilka Bree, Bordeaux
2009
- «Preview», foire d’art contemporain, galerie Ilka Bree, Berlin
- «Cela reste à voir», 44°50’54N/0°34’19W programme jeunes artistes, CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux, cur. François Poisay
- «Zones d’ombres», Centre d’art de la Ferme du Buisson, Noisiel, cur. Julie Pellegrin
2008
- «Période de flottement», galerie Ilka Bree, Bordeaux
- «Carton plume, Entre», deux propositions pour La Planck, galerie Air de Paris, galerie Léo Scheer, Paris, cur. Keren Detton
- «Rencontre-débat», CAPC, Bordeaux, cur. Yann Chateigné
2007
- «Pièces jointes», galerie Ilka Bree, Bordeaux
- «Où», exposition-vitrine, galerie Où, Marseille, cur. Axelle Galthier
2003
- «Une grande pièce», galerie Pollen, Monflanquin
Group exhibitions
2018
- «Le temps d’y réfléchir », exposition des Lauréats du Prix de la Ville, L’Atelier, Nantes
- «Soyouz», Galerie Olivier Meyer, Nantes
2017
- «Make It Last Forever», MilleFeuilles, Nantes
- «Welcome Home#3», Galerie RDV, Nantes
2015
- «Festival Court-Métrange», TNB, Le Cube, Rennes
2013
- «Seven days a week», Sprungturm gallery, Cologne, Allemagne, cur. Boris Becker
2012
- «Preview», foire d’art contemporain, galerie Ilka Bree, Berlin
- «Brot & Salz», Kunstraum Peripherie, Coburg, Allemagne
- «L’espace de l’autre», Centre d’art et de photographie, Lectoure
2011
- «Déballées», galerie Ilka Bree, Bordeaux
- «La nuit défendue», nuit de performances, Pessac
- « Crosswords», galerie Jordan-Seydoux, Berlin
- « Supplement», Scotty Enterprises gallery, Berlin
2010
- «Preview», foire d’art contemporain, galerie Ilka Bree, Berlin
- «Atmosphères +», parcours d’art contemporain, Conseil général des Côtes d’Armor
- «Houzz’houzz’houuu», galerie Ilka Bree, Bordeaux 2008
- «Nouvelles acquisitions», Artothèque, Pessac
- «L’Annonciade suscite l’imaginaire», journées du patrimoine, Drac Aquitaine, Bordeaux, cur. Bertrand Fleury
- «Zapping unit : Les petites formes», programmation vidéo, La Ferme du Buisson, Noisiel et itinérance en Seine et Marne, 2008, cur. Marie Auvity & Keren Detton
2007
- «Kunstfilmtag», festival vidéo, Künstlerverein Malkasten, Düsseldorf, Allemagne
- «Human», Concept Space gallery, Shibukawa, Japon
2006
- « Arcs-boutants», galerie du Haut-Pavé, Paris, cur. Bernard Point
- «Perspectives», galerie Ilka Bree, Bordeaux
- «Préfixes», galerie La Box, Bourges, cur. Marie Cozette, Keren Detton & Julie Pellegrin
2005
- «Subtil contexte», festival de sculpture Le Vent des Forêts, Meuse, cur. Alexandre Bohn
- «Mountains, Rivers and Talks», Kunstverein, Unna, Allemagne
2001
- «Cergy novelty #2», galerie La Vitrine, Paris
Residencies
2023
- «Two Points, Le Pavillon», Nantes
2017
- «Résidence à la Fabrique des Dervaillères», Nantes
2012
- «Résidence Künstlerhaus», Dortmund, Allemagne
2008
- « Résidence dans un collège», conseil général de l’Hérault
2007
- «Résidence, Fonderie Darling, », Quartier éphémère, Montréal, Canada
2004/2005
- «Résidence, Stiftung Künstlerdorf», Schöppingen, Allemagne
2002/2003
- «Résidence, Pollen», Monflanquin
- «Résidence, Cité internationale des Arts», Paris
Grants, awards
2017
- Prix des arts visuels de la Ville de Nantes
- Bourse d’aide à l’installation, DRAC Pays de la Loire
2012
- Bourse d’aide à l’installation, DRAC Aquitaine
2011
- Bourse d’aide à la mobilité internationale, résidence à Berlin, Conseil régional d’Aquitaine
2004
- Bourse d’encouragement d’aide à la création de la Ville de Paris
Publications, broadcasts
2015
- «(Parfois disparaître)*. Convocations imaginaires entre chien et loup », écrit par Ilan Michel, collectif Contrefaçons, Rennes
2011
- «Kiosk n°5», 08 09, Editions DEL’ART
2009
- «Titre provisoire», monographie coéditée par le Centre d’art de la Ferme du Buisson, et la galerie Ilka Bree, avec le concours du Centre National des Arts Plastiques, Ministère de la Culture et de la Communication, (aide au premier catalogue) Textes de Julie Pellegrin, Pascal Beausse et François Poisay
2007
- «Les formes du délai», éditions La Box. Textes de Marie Cozette, Keren Detton et Julie Pellegrin
2005
- «Subtil contexte», édité par Le Vent des forêts
2003
- «Une grande pièce», édité par Pollen. Texte de Didier Arnaudet
Commissions, 1% artistique
2003/2004
- Commande publique de l'Université de Sports, Bordeaux
Education, training
2001
- D.N.S.E.P. avec les félicitations du jury, Ecole Nationale Supérieure des Arts, Cergy
1999
- D.N.A.P ., Ecole des Beaux-Arts, Valenciennes
1998
- Diplôme Supérieur de l'Ecole du Louvre, Paris
Notes sur le travail
Depuis 2001, je développe une recherche artistique interrogeant la perception et la transformation de l’espace. L’origine de ce travail vient d’une pratique de l’improvisation en danse : comment notre corps peut-il créer un nouveau rapport avec l’espace, inattendu, brutal, onirique?
La sélection d’oeuvres présentées montre les différentes productions issues de ce questionnement.
Je travaille avec de nombreux médiums : installation in situ, sculpture, vidéo, performance, photographie, dessin. J’utilise des matériaux modestes, issus de mon environnement immédiat (papier, carton, polystyrène, scotch, etc) et reste dans une technique d’improvisation : écoute de l’instant présent, création spontanée, réponse immédiate; je fais peu de montage, recadrage, finitions mais beaucoup de répétitions, d’allers et retours, décompositions, recompositions… J’élabore différents gestes : ouvrir, fermer un espace, découper le vide, superposer, dédoubler, juxtaposer; déconstruire et réagencer un motif, jouer sur les rapports plan/profondeur, la couleur…
Je cherche à partager des sensations ressenties et les mettre en forme, trouver un rythme et une énergie. La pratique de la danse, du trapèze et de la corde lisse me permet d’ouvrir le champ des questions, de révéler la présence du vide et la mise en danger perpétuelle de notre propre corps dans ses gestes les plus courants. Perdre ses points d’appui, ses points de repères, les recréer, être à l’écoute de ce réajustement incessant me permet de créer des oeuvres qui troublent la perception. Je tente, à travers mes oeuvres, de transformer l’espace et la perception qu’on en a.
Pour cela j’utilise aussi mon propre corps comme médium et outil d’expérimentations, pour à la fois produire des oeuvres comme des performances et expérimenter des espaces. Mon objectif est de faire traverser des émotions au spectateur.
Je m’interroge également sur le statut de l’oeuvre d’art et la façon dont elle est perçue. Je développe des pièces où l’oeuvre n’est plus si évidente, elle devient un accident, c’est au spectateur d’être à l’écoute de ses sensations pour la découvrir. Il se demande s’il voit réellement ou s’il croit avoir vu. C’est pour moi à cet instant que se situe l’art : l’oeuvre est dans la seconde où on se demande ce que l’on a vu.
Cette incertitude de ce que l’on voit, cette difficulté à percevoir m’intéresse et je joue sur le vide et le plein, sur ce qui apparaît et disparaît en fonction des changements de lumière et du déplacement du spectateur. Je travaille également le son sous forme d’espace sonores en mouvement pour que le spectateur soit le créateur actif ses propres images.
Mes travaux agissent alors comme des flashes où l’on aperçoit un bref instant une béance, une fissure dans la réalité.
Caroline Molusson
Titre provisoire
Les fulgurances de Caroline Molusson ou l’art en un geste
« Mes travaux seraient comme des flashes où l’on entraperçoit un bref instant cette béance, cette fissure dans la réalité. » Caroline Molusson
Considérant la réalité comme une donnée instable qui varie selon le regard que l’on porte sur elle, Caroline Molusson se livre depuis près de dix ans à des expériences conjuguant déplacements, multiplication des points de vue, perte de repères et d’équilibre, exploration du vide. Nourrie par sa pratique de la danse et du trapèze, elle multiplie les occurrences formelles (installations architecturales, maquettes, dessins, vidéos) pour renouveler le rapport du spectateur à l’espace, le rendre plus conscient et dynamique. Comment transmettre le mouvement du corps à l’espace alentour ? Ce dernier vacille, se déplie, se dédouble, ses limites se dissolvent : les murs basculent à l’horizontale, le sol se dérobe sous nos pieds, un liquide épais envahit la galerie, une porte ouvre sur une autre porte qui ouvre sur un autre espace… À la recherche de l’instant limite, Caroline Molusson crée des zones de flou et de rupture à la surface de la réalité afin de la rendre plus élastique. Elle transforme tout ce qui lui tombe sous la main, sans savoir-faire spécifique, mais avec une remarquable acuité. Sa méthodologie doit beaucoup à sa pratique de l’improvisation en danse : réagissant à une situation donnée, elle privilégie allers-retours, décomposition et recomposition au montage, recadrages ou autres finitions. Issus de son environnement immédiat, les matériaux qu’elle utilise sont délibérément fragiles et précaires, papier calque, moquette, carton plume, plexiglas… et bricolés à coups de cutter ou de scotch. À partir de cette radicale économie de moyens et de gestes, elle conçoit des espaces hétérogènes et discontinus où nous nous égarons. Étendant sa réflexion sur l’espace à la perception des œuvres d’art, elle développe des séries de “pièces invisibles”, phénomènes sonores ou visuels qui ne seraient plus que les effets collatéraux d’un objet originel. Une caméra filme du fond d’un sac plastique une exposition de Bruce Nauman qui se dilue en abstractions mouvantes et colorées, un rai de lumière sous une porte s’évanouit à mesure qu’on s’en approche, et la voix de Robert de Niro dans Taxi Driver murmure à l’intérieur d’un mur : Then suddenly, there is a change… Tout l’art de Caroline Molusson tient dans cette dernière phrase : une fulgurance radicalement étrangère à l’espace dans lequel elle s’inscrit, ligne de crête ou point d’évanouissement de la pensée où ne subsistent que des impressions, plus ou moins violentes. L’artiste entraîne le spectateur dans un vertige, une tension entre l’affirmation d’un espace à pratiquer dans un mouvement réel et le parti pris extrême de l’illusion. Les œuvres disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues – sans laisser de traces. Ou presque…
Julie Pellegrin