Artistes
marjorie le berre
ille bave, 2025Turquant
y parait que Jo, 2025Ateliers DLKC, Saverdun
les porteureuses de fables y déposent des couleurs, 2021Axeneo7, Gatineau, Québec
Expositions personnelles
2021
- «en l’absence de paupières, elle voit flou, en dehors de zone aveugle, elle voit bleu,», Ateliers du PCP, Saint-Nazaire
Expositions collectives
2025
- «Festival Obskura», Images vagabondes, performance collective, Rennes
- «Ailleurs/Dedans», Commissariat Léna Fillet, Paris
2024
- «Point point #5», Association Faire de rien, espace public, Avranches
- «Pré-rie», Commissariat Marion Moskowitz, Atelier de la ville de Paris
2023
- «H20», Commissariat Thierry Merré et Hélène Cheguillaume, Galerie des franciscains, Saint-Nazaire
- «Des soleils mouillés», Exposition des lauréat·es du Prix des arts visuels de la ville de Nantes, coommissariat Septembre Tiberghien, Atelier, Nantes
2022
- «60×40 environ», Sur un proposition d’Hélène Cheguillaume et Alexandre Meyrat-Lecoz, Musée atelier de l’imprimerie, Nantes
- «Les bateaux ont-ils une âme?», Commissariat Lou Villapadierna et Hélène Cheguillaume, Ateliers PCP, Saint-Nazaire
- «Archives#6», Galerie Paradise, Nantes
- «Préquelles», Avec le soutien de la Ville de Nantes – Prix des arts visuels, Bonus Atelier 8, Nantes
2021
- «(a)political landscape», Commissariat Camille Bleu Valentin, Art Centar, Gracanica, Bosnie-Herzégovine
2020
- «dans les étages, on cueille les horizons», Sur une invitation de AEROBIC Galerie, Nantes
Performances
2022
- «demain ce que nous avons marché», En partenariat avec le MuMo, Frac Pays de la Loire et le centre d’art le Grand Café, Saint-Nazaire
- «les porteureuses de fables y déposent des couleurs», Sur une invitation du centre d’art Axénéo7, performance dans l’espace public, Gatineau, Québec
2021
- «qui une nuit, à une heure, que personne ne peut connaître», Sur invitation des bibliothèques de Loireauxence, réseau Biblio’fil de la COMPA, performance dans l’espace public, Montrelais
Résidences
2025
- «Ateliers DLKC», Résidence de création avec leFolle collectifve, Saverdun
- «Wandering, images vagabondes #4», Programme européen Spectral, partenariat Mire, Maine-et-Loire
2024
- «Wandering, images vagabondes #3, 2, 1», Programme européen Spectral, partenarait Mire, Nantes
2022
- «Axeneo 7», Résidence de recherches et création, itinérance et Gatineau, Québec
2020
- «Manoir de Soisay», Résidence de recherches et médiation, La Perrière
Bourses, prix, aides
2024
- AIA, DRAC Pays de la Loire
2023
- AIC, DRAC Pays de la Loire
2022
- Bourse de création, soutien du prix des arts visuels de la ville de Nantes
2021
- Bourse de recherche et de création collective , soutien de la Ville de Saint-Nazaire et de la région Pays de la Loire
Publications, diffusions
2015
- «Chez robert – Michel Delacroix / Frac Franche-Comté / Editions Les Presses du Réel», Textes de Sylvie Zavatta, Michel Delacroix, Jacques Py, Julián Zugazagoitia,
2013
- «Versus Art n°1 / Résistance», Zine autoédité en risographie
Collections publiques, acquisitions
2020
- Fragement d’installation de où la route se noie de peur, Collection privée M. Legrand, Manoir de Soisay, La Perrière
Workshops, enseignement
2025
- Artiste intervenant·e (édition cyanotypes), programme Art vacances, La Roche sur Yon
- Artiste intervenant·e (géographie en images argentiques fixes et en mouvement), GEM, Saumur
- Résidence Culture et Handicap (création d’une fresque textile), en partenariat avec la Galerie du Philosphe Le Mas d’Azil, IME Lèzat-sur-Lèze
- PEAC (vidéo et écriture), CE1 et CE2, écoles élémentaires Anne Guépin et Urbain le Verrier, Nantes
- Atelier périscolaire (inititaion aux cyanotypes sur textile), Musée du textile, Cholet
2023-2024
- Artiste invité·e par Le Grand Café, PCT sur le territoire de la Brière (réalisation de fresques textiles et performance in situ), avec les écoles Saint-Jean à Pornichet, Sainte-Anne à Saint Joachim, et La Pommeray, à Donges
- Enseignant·e remplaçant·e arts plastiques (techniques diverses, périscolaire de 5-18ans, classes CHAAP, et adultes loisirs), Ecole d’Arts du Choletais, Cholet
2023
- Artiste intervenant·e (créations techniques mixtes en randonnée vélo), Lycée expérimental, Saint-Nazaire
- Artiste intervenant·e, PEAC Ecole Ribérioux, Saint-Nazaire
- Enseignante remplaçant·e arts plastiques (techniques diverses, périscolaire de 5-18ans, classes CHAAP, et adultes loisirs), Ecole d’Arts du Choletais, Cholet
2020-2021
- Ateliers cycle 2, PEAC, Ecole Elémentaire Jules Simon, Ville de Saint Nazaire
- Enseignement·e vidéo, licence 2, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture, Nantes
- Intervenant·e, Programme Action éducative ligérienne Les jeunes s’exposent (récit photographique et écriture), lycée Aristide Briand, Saint-Nazaire
2019-2020
- Résidence de création, Empreintes, traces, Ecole d’Art de La Roche sur Yon, Vendée
- Enseignant·e vidéo, licence 2, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture, Nantes
- Workshop Moves, Beaux-Arts d’Angers, Maine-et-Loire
2018
- Médiation LiFE et Grand Café, Saint-Nazaire
- Enseignant·e arts plastiques, Lycée expérimental de Saint-Nazaire
- Ateliers cycle 2, PEAC, Ecole Elémentaire Gambetta, en partenariat avec le LiFE, Saint Nazaire
2017
- Ateliers d’écriture, Centre d’hébergement d’urgence Halte de nuit, Nantes, Loire Atlantique
2015
- Médiation et ateliers pour les scolaires, Saint Florent le Vieil, Maine-et-Loire
Écoles, formations
2024
- Formation Concevoir et animer des ateliers en espace inclusif et feministe, méthode d’éductaion populaire, association Tilt, Toulouse
- Perfectionnement teinture végétale et création de motifs, Lainamac, Felletin
2021
- Formation tissage (métier de basse-lisse, ceintures tissées et cadres), Marie-Pierre Puybaret, tisserande archéologue
2015
- DNSEP, ESBA TALM Angers
2001
- Ingénieure chimiste en formulation , Ecole Supérireure de Chimie Organique et Minérale, Cergy-Pontoise
Autres
depuis 2024
- Membre de l’association La Licorne, maison militante féministe LGBTQIA+, La Bastide de Sérou
- Membre de la bibliothèqe féménisite autogérée Le Poil de la Bête, Mas d’Azil
depuis 2021
- Membre de l’association de cinéma expérimental MIRE, Nantes
2018-2023
- Membre de l’association des PUI (Pratiques et usages de l’image), Nantes
Pour
Rosée / Salive / Décomposées / Et ennivrées / Mes / Désirs / Romantiques / De / Goudoux
Léna Fillet
Des soleils mouillés
Par le prisme d’une pensée éco-féministe, marjorie le berre actualise et investie dans son travail artistique des savoirs-faires et des gestes ancestraux liés au jardinage, au tissage, à la vannerie, …dans une volonté politique de ralentissement et de gestion responsable des ressources. Elle utilise la plupart du temps des matériaux glanés ou cueillis dans un périmètre circonscrit, allant jusqu’au réemploi de ses propres créations. Son travail s’inscrit dans la durée, dans une temporalité propre aux saisons. L’usage de matériaux naturels s’accompagnent également d’une pratique documentaire, revêtant de multiples formes : dessin, photographie, vidéo/film, texte, édition et création sonore. Ces traces sont des indices des procédés employés et prennent les atours de dérives poétiques, mettant en scène le corps comme lieu de désir.
Pour l’exposition Des soleils mouillés, elle se propose de répondre à la question » à quoi ressemblera ma mélancolie dans un monde plus chaud ? « * et développe un projet en plusieurs chapitres autour du goût d’un souvenir. L’artiste y entrecroise des réflexions sur la transmission et le don, la collaboration avec le vivant, ainsi que l’implication des spectateur·rice·s.
Lors d’une résidence au Québec, elle a reçu des graines de fabacées d’une ferme biologique semencière, qu’elle continue à cultiver à son atelier-jardin installé à la campagne, à quelques kilomètres de Nantes. Ces légumineuses (du latin legere, qui signifie cueillir, choisir et par extension, lire) sont offertes aux visiteur·euse·s selon un certain protocole, dans des sachets réalisés à partir notamment d’images extraites de livres de botanique, présentés au sein d’une installation-panier faites de diverses matières tressées.
Afin de proposer un moment de partage au sein de l’exposition, marjorie le berre a réunit quatre artistes et artisan·e·s formant le collectif le Folle, qui a conçu l’installation les ruses du serpent-cerceau. Celle-ci sera activée lors d’une performance à la fin de l’exposition.
* extrait d’un texte non édité de Juliette Rousseau, autrice de Lutter ensemble. Pour de nouvelles complicités, politiques et de La vie têtue, parus aux éditions Cambourakis, en 2018 et 2022.
Septembre Tiberghein
Où il est question de pluralité et d'ouverture
Le travail de Marjorie Le Berre se construit au fil du temps. Rien n’est pré-écrit, le départ comme l’arrivée sont floues, pour que l’on puisse à n’importe quel moment être assez libre pour bifurquer, et revoir le parcours depuis un autre point de vue. Car il s’agit aussi de ça, dans la démarche de son travail : parcourir, se frotter au dehors, à ce/celles.eux qui le composent. Mais comment faire percevoir ce visible au niveau du sens ? C’est à dire, les sensations, les fragments de vie, le territoire, en évitant le déterminisme sociologique. C’est pourquoi son travail plastique est pluridisciplinaire souvent fait d’installations, avec une belle place faite au récit. C’est un travail fragmentaire, comme un jeu de piste où les cohérences se relient à même l’œuvre, où les coordonnées de départ sont incertaines pour mieux les multiplier ainsi que les chemins qui en découlent, pour favoriser les mélanges.
Marjorie Le Berre nous raconte des histoires du réel, avec ou sans la présence du langage, quand il y a une narrativité elle joue entre la description et la fiction, entre le passé et le présent, entre les mots eux même et les images qu’ils convoquent. Si les trajectoires sont multiples, à la source de sa production Marjorie Le Berre opère un véritable travail de sélection, de découpe, de superposition, de documentation pour nous proposer par cet exercice de montage une réflexion à la fois esthétique, éthique et politique de ce que veux dire être au monde.
Johana Simon
Nous nous repousserions du pied
Aux prémices de notre humanité, nous inventions le langage comme technologie sociale pour se révéler à l’autre. Nous avons imaginé des sons, composé une graphie, créé une succession de geste et de manières. Pourtant malgré toutes ces ruses, qu’entendre ? Les artistes présenté.es dans cette exposition entretiennent une relation substantielle à l’altérité. En prenant pour point de départ la différence comme lieu de rencontre entre les individus, comment ne pas faire de celle-ci un différend ?
Jacques Derrida, dans une conférence prononcée en 1968, forge son célèbre néologisme la différance avec un a. En se donnant une modalité d’intervention sur ce vocable, Derrida opère une faille systémique entre l’écriture et l’oralité. Cette inaudible permutation graphique lui permet de faire converger tous les sens de différer ; d’une part une dissemblance entre deux choses, d’autre part le fait de retarder, de repousser temporellement, d’ajourner. Ce qui se joue ici n’est ni un concept, ni véritablement un mot, mais bien un mouvement, un espacement dynamique entre deux forces faisant que toute chose s’inscrit alors dans un ensemble de relations, dans un jeu de différences jamais fixes. Expérimenter donc, dériver, se heurter à, rencontrer. Les corps se font face sans médiation aucune. Dans ce spectacle thermodynamique, l’énergie circule et cherche un fragile point d’équilibre. De cette confrontation radicale, un espace s’ouvre, une brèche se dessine avec pour résultante quasiment directe l’effet de toute une série de déplacements épistémologiques. Déjouant la naphtaline des certitudes contagieuses, Raúl Valero Lòpez et Marjorie Le Berre s’engouffrent dans les interstices, donnant à voir une pure et simple traversées des écarts. Et parce que dans toute rencontre est à l’œuvre un mouvement de disjonction, de fissuration, de dislocation, parce que toute rencontre est en même temps soutenue et ébranlée par une corde défectueuse excitant une forme d’écartèlement, toute rencontre est une différAnce.
Aurélie Barrière et Justine Sevêtre
Barycentres
Une vague au va-et-vient à peine visible, à la fois mobile et en suspens – à la verticale, contre le mur de la salle principale. Un banc de sable échoué – au plafond, au bord de la verrière. La trace d’un foyer qui a fait éclater le sol comme la peau d’un fruit, orné le mur aussi délicatement qu’un fusain. Seul volume de l’installation, la rouille qui se dépose entre deux plaques de verre dressées. Les quatre artistes usent de la galerie non comme lieu d’exposition, encore moins de déambulation, mais comme support. Ils l’ont brûlée, détrempée, découpée, comme une éprouvette dans un laboratoire. Les coordonnées spatiales et les lois de la physique en ont perdu leur pertinence. Pas de titres, des chiffres : 482, indice de viscosité ; 390, température en degrés Celsius ; 475, masse de ce sable sans poids ; 000, référence de la limaille de fer que l’air oxyde. On pense au Grand Verre, à la galerie Iris Clert désertée, à la Chambre aux Catastrophes Naturelles de Petites Dimensions de Jacques Julien et Paul Sztulman – cette famille d’œuvres qui dans leur fragilité renferment une idée de l’infini. Davantage encore qu’à une expérience de l’espace, c’est donc à renouveler son sens du temps, cette quatrième dimension, que le spectateur est invité. Tout est déjà passé, et tout se passe encore. De la flambée il ne reste que le noir, mais la vidéo la fait renaître en boucle. Le sable ne s’écoule pas, mais l’oxydation silencieuse du volume sert de sablier. La vague est plus lointaine au moment où elle semble plus proche. Ce temps actif et suspendu est celui que demande la contemplation d’un paysage, d’un visage ou d’une œuvre d’art. C’est aussi celui du mouvement paradoxal de l’artiste, entre retenue et abandon. Le temps du geste rejoint par le temps du regard.
Pascale Ratovonony
09420 Rimont, France





