L’installation « Archéologie du souvenir » se compose de dix-huit plaques en céramique. Réalisées à partir d’un processus de création mêlant colombin d’argile et terre liquide, la terre colorée est ensuite cuite et émaillée. Par ce processus, l’artiste travaille par superposition de couches d’argile et s’intéresse à la transformation d’une matière qui passe d’un état liquide à un état solide, mais aussi d’un état éphémère à un état irréversible.
La pièce, réalisée à partir d’une photographie d’enfance de l’artiste, se présente comme l’empreinte archéologique d’un souvenir enfoui qui ressurgit. A travers cette mémoire tactile et intime, elle convoque des sensations ambivalentes liées à l’enfance et à ses représentations. Les couleurs douces renvoient à la candeur et à l’insouciance de l’enfance. Cependant, chaque fragment se révèle comme un focus tactile pour se rapprocher de l’impalpable. Corps morcelé, cheveux et regards effacés, le souvenir a la consistance fragile d’une feuille qui se soulève comme pour laisser entrevoir le tragique secret derrière l’image.