Aristophane, 2017

Pauline Gompertz

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Pauline Gompertz, «Aristophane», 2017, photographie : droits réservés

Aristophane, 2017

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Retrouvons maintenant nos deux sujets.
Leur quête les aura mené au plus près du berceau de notre antique occident.

Une seule piste : un discours daté de -380. Un homme débout devant tous. Avançant que la colère du dieu d’entre les Dieux aurait précipité notre fin et serait la cause de tous nos maux.
Nous aurions été coupé en deux.

« Jadis la nature humaine était bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui. D’abord il y avait
trois sortes d’hommes : les deux sexes qui subsistent encore, et un troisième composé de ces deux-là; il a été détruit, la seule chose qui en reste c’est le nom. Cet animal formait une espèce particulière ets’appelait androgyne, parce qu’il réunissait le sexe masculin et le sexe féminin ; mais il n’existe plus, et son nom tenu pour infamant. »*

Impossible. Comment le prouver?

Le mâle est partout, quand vous vous regardez, quand vous marchez, dans votre nourriture, dans vos hormones, dans vos enfants, vos manuels, à vos balcons. Il est dans vos pensées.

Mais nous étions bien double. 1+1 étant égale à 1. Addition effrayante! Deux corps en un seul. Incroyable. A la frontière de tout entendement.

Nos deux sujets auront parcouru les terres immuables et minérales à la recherche de réponses.
Ne laissant jamais faiblir leur instinct, guidé par cet antique discours.

Mais les signes ne trompent pas. Le poids du mâle est d’une inertie telle qu’elle entrainera nos deux sujets dans des dérives dont les forces millénaires n’auront de cesse de les ralentir.
Le mâle est toujours vivant.
C’est le soleil, le sexe, l’ange, l’antagoniste, l’apôtre, l’assassin, le bourreau, le disciple, le fat, le médecin, le monstre, le témoin, le voyou.
Il est là.

* extrait tiré de Platon, Le Banquet