Chaosmos, 2017

Jean Bonichon

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Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
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Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
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Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
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Jean Bonichon, «Chaosmos», 2017, photographie : droits réservés
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Chaosmos, 2017

Musée Jules Verne de Nantes Nantes Exposition au Musée Jules Verne de Nantes (Le Voyage à Nantes)

Voir la vidéo Biscorne

“« Chaosmos », mot-valise fabriqué par James Joyce, dit à la fois le chaos et le monde ordonné (ou cosmos en grec). (…)
La poésie commence au moment où vacille l’ordre qui préside à nos représentations de l’univers, à nos habitudes de vie et de langage. (…)
Mais ce retour au chaos nous offre aussi la chance d’une nouvelle genèse.”
Michel Collot, Chaosmos, Belin, 1998

Chaosmos ou comment laisser entrer l’impromptu dans l’espace contraint de l’atelier.
Ici, l’œuvre finie n’est que prétexte aux pérégrinations d’un esprit libre face aux lois conventionnelles de la construction ; l’action n’est pas réduite à la simple fabrication mais elle s’invite et s’immisce dans chacune des étapes de la création.
Dès lors, il faut considérer le façonnage comme un potentiel, croire que les lois de la mécanique se plieront à l’intuition ; et se forment des micro-cosmogonies de manufacture.
Alors c’est par tâtonnements que Biscorne devient à la fois une sculpture/bas-relief, une vidéo et une photographie.
Biscornet est le nom d’un artisan forgeron qui, selon la légende, aurait forgé les pentures de Notre-Dame avec l’aide du Diable. Et c’est de son nom que l’on tient le terme « biscornu ».
À l’origine, un balcon en fer forgé du maître artisan ferronnier voisin est détourné, pillé et l’objet premier se transforme pour devenir une sculpture de paraffine.
Dans une logique de recyclage, chaque élément a été réfléchi comme faisant œuvre. Le moule de bois qui accueille l’élastomère utile à la coulée devient une peinture en relief dont la photographie de volutes colorées illustre l’exposition et les même pièces de bois forment la vidéo présentée à la façon d’un puzzle dynamique par un effet de miroir en creux.
L’œuvre Chaosmos transporte en elle-même les éléments de sa construction car l’objet autonome ne cache rien de ce qui a fait sa genèse.
Cette presse à emboutir agglomère par strates les phases de son essence propre.
Derrière des allures de mausolée miniature et au travers de la performance d’objet, le façonnage empirique agrège sa forme intrinsèque ; le placage de chêne des tourbières est la dernière couche qui sédimente le processus de construction et le condense en un tout.
L’orange et le compagnon fige l’explosion d’une orange par le même martinet qui a été utilisé pour forger le garde corps auparavant détourné.
Par la force mécanique, le fruit devient supernova.
L’outil frappeur n’est pas sans rappeler Chaosmos, cette étampe à agréger les étapes de construction.
Au travers du sensible, l’exposition cherche à transcrire l’ingénierie d’une création ; elle tente de modeler une enveloppe physique à ce qui reste impalpable et immatériel.

Jean Bonichon, Mai 2017 (extrait)