CODE LÉON (cola, citron) est le nom d’un parfum de chicha et le titre de cette installation. Cette œuvre est une étape dans la matérialisation de mes recherches autour du patrimoine de guerre français, ici plus précisément du patrimoine colonial et de ses guerres d’indépendance.
Héritière malgré moi de ces faits historiques et des mouvements d’histoire de l’art qui l’ont accompagné-notamment l’orientalisme-; je piste à travers la construction d’une bibliothèque interactive les influences de la culture orientale sur la culture occidentale, j’observe son absorption et participe à la création d’une culture commune.
«Camille Bleu-Valentin a choisi un titre en forme de rébus :
Le mot «code» correspond aux QR-codes sérigraphiés sur le carrelage. Véritable bibliothèque de l’artiste, chaque carreau renferme une de ses références : des photos de kebab aux thèses d’histoire de l’art. Dès lors, ses recherches deviennent des documents.
Le carrelage imprimé agit quant à lui dans l’espace comme un tapis persan.
«Léon» est une référence au peintre orientaliste du 19e siècle : Jean-Léon Gérôme. Ce peintre français est connu pour ses toiles représentant des scènes de bains turcs. Des femmes se détendent avec volupté dans un décor somptueux orné de mosaïques et accessoirisé de narguilé (ou chicha). Chargé de son bagage culturel occidental, Jean-Léon Gérôme transmet son regard fantasmé sur l’orient.
Quant à «cola, citron», il s’agit des saveurs du nom du parfum pour chicha « Code Léon ». Autour de cet objet, hommes et femmes se réunissent pour fumer et partager ensemble un moment de convivialité. Ces sculptures fonctionnelles ont été pensées pour être mises à disposition du public. Réalisées à partir d’impression 3D, les formes qui se déploient au-dessus du narguilé sont en plastique recyclé. Celles-ci peuvent évoquer l’architecture des minarets dans les mosquées. Quant à la céramique et la mousse expansive, elles sont pensées comme un parallèle avec la ville de Beyrouth : à la fois luxueuse et inachevée. » Amanda Jamme.