Installation de vêtements sculptures à essayer, la gràd s'active selon différents contextes.
Le vêtement n’est pas un support inanimé mais
bien vivant, comme La Garde-robe à danser, que
l’artiste présenta à plusieurs reprises. Dès 2004, ce
véritable objet de scénographie fait naître de multiples
personnages pouvant toujours en inventer d’autres.
Tout le monde peut enfiler ces habits inhabituels, se
laisser le temps de vivre avec, en un jeu qui offre tout
un panel de relations interpersonnelles ; de l’émulation
à la séduction en passant par l’imitation.
C’est donc bien dans l’espace-temps de la performance
que ses dispositifs se déploient, initiant une expérience
sensible qui redessine les frontières entre institutions
de l’art et de la mode, entre intime et public.
Plutôt que de créer des costumes pour habiller la
danse, voici une garde-robe prête à être habitée par
des danseurs, ou des acteurs, ou encore le public
de passage. «Les vêtements», appelons les comme
ça puisqu’il faut bien les appeler, amplifient ou
contraignent le mouvement, handicapent les corps, les
allègent, les prolongent. Fabriqués de matières parfois
confortable, légère, voire aérienne, d’autres fois lourde,
raide, cassante, ou encore douce et chaude, ils grattent
parfois néanmoins.
La Gràd habille et fait réagir. La Gràd voyage à la
rencontre de (s) individus qui la désirent et crée du
désir . Elle se dépose pour un essayage, s’active en
performance, s’expose, se décline en vidéo et en
dessins….
Murielle Durand-G