Maisons, 2006

Camille Hervouet

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Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet
Camille Hervouet, «Maisons», 2006, photographie : Camille Hervouet

Maisons, 2006

Pourquoi l’oeil s’arrête-t-il soudain sur une photo, un tableau, une sculpture, un paysage? Quel mécanisme? Cette question, chacun se l’est posée cent fois. Sans vraiment y répondre, pour garder cette part de mystère qui est aussi poésie.
Des photos de maisons, mais étranges, prises de nuit, mais éclairées par une drôle de lumière, peut-être celle du jour. Cette anomalie retient sans doute l’attention, mais plus encore le silence de ces maisons portes et volets clos, fermées sur elles-mêmes et leurs habitants invisibles, sans aucune agressivité, presque douces. Et puis, à nouveau, il y a cette lumière, ces couleurs. Des réminiscences de rêves, entre beauté et cauchemar, de films, en particulier Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Bunuel. Suffisent les références.
À Toulouse, Camille Hervouet commence à photographier des maisons, entre minuit et 4 h du matin, seule, avec un appareil lambda. De cliché en cliché, elle découvre les effets du halo lumineux de la ville qui dort, […] la lumière artificielle que la ville renvoie, le soleil absent, vers les nuages qui la restituent autre, transformée, saturée de couleurs étranges. La dizaine de maisons choisies date des années 1960-1970, estampillées Mouvement moderne mêlé de régionalisme. Curieusement, les photos emblématisent les structures, le graphisme.
Pourquoi un tel choix pour cette photographe qui n’a pas fait d’études d’architecture? Pas d’explication évidente, une inclinaison naturelle, une attirance pour une sorte de vérité d’organisation, de structure, l’homogénéité, l’autonomie des figures touchées de l’aile de la solitude.

Jean-François Pousse
Critique d’architecture