Marché conventuel, 2000

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, «Marché conventuel», 2000, photographie : M.Tricoire
Vincent Mauger, «Marché conventuel», 2000, photographie : M.Tricoire
Vincent Mauger, «Marché conventuel», 2000, photographie : M.Tricoire
Vincent Mauger, «Marché conventuel», 2000, photographie : M.Tricoire
Vincent Mauger, «Marché conventuel», 2000, photographie : M.Tricoire

Marché conventuel, 2000

Abbaye du Ronceray Angers

Exposition collective "Marché Conventuel" organisée par l'association l'Enceinte. Commissariat Mathieu Delalle

Installation in situ, sans titre.

Texte extrait de Partir d’un endroit où l’on n’arrive jamais par Emilie Renard

[…]Une maquette construite sur place replace l’espace en état de projet.

Reproduire un endroit existant sous la forme d’une maquette d’architecture revient à construire un espace projectif calqué sur une réalité qui le précède. Ces redoublements d’espaces chez Vincent Mauger sont le plus souvent des constructions à taille intermédiaire, ni échelle un, ni modèle réduit et dont la temporalité est ambiguë. Construits avec des matériaux légers, sans détails et pourtant avec exactitude, ils se situent à mi-chemin entre un espace physique et sa représentation abstraite, à l’étape intermédiaire entre le projet et sa réalisation.

(sans titre, 2000)

Dans un couloir souterrain de l’abbaye du Ronceray, Vincent Mauger pose des tasseaux de bois aux angles des murs et du sol qu’il fixe solidement entre eux à différentes hauteurs. Ces échafaudages longent les fondations de l’édifice à la manière d’une longue barrière de tréteaux grimpants jusqu’aux voûtes. Jouant sur l’écart entre la fragilité relative du matériau et l’amplification visuelle de cette construction complexe, les rapports de force entre le bois et les lourdes fondations de pierre s’inversent sans cesse, donnant l’illusion de se soutenir ou de s’annuler mutuellement. Cette structure, postée à l’intérieur de l’édifice comme l’envers d’un décor inaccessible, devient alors la projection d’un espace imaginaire dont la fonction serait plus visuelle qu’effective. Par une sorte de retour de l’illusion, la construction, sans fonctionnalité, devient alors un décor factice, une chose en plus.

[…]

Cette transposition de l’espace initial « sans titre » entre en relation physique avec un lieu existant en simulant un défaut de fonctionnalité vis-à-vis de celui-ci. Il se charge alors d’une qualité projective qui n’est possible que parce que ses procédés de construction sont le support physique de phénomènes illusionnistes. Fragiles et impraticables, ces espaces à échelle intermédiaire jouent à être des modèles et se déploient dans l’espace physique comme des projections mentales démesurées, n’existant pour personne.

[…]