Points de vues, diversion et convoitise, 2008

Anabelle Hulaut

1/4
Anabelle Hulaut, «Points de vues, diversion et convoitise», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP
Anabelle Hulaut, «Points de vues, diversion et convoitise», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP
Anabelle Hulaut, «Points de vues, diversion et convoitise», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP
Anabelle Hulaut, «Points de vues, diversion et convoitise», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP

Points de vues, diversion et convoitise, 2008

Un train peut en cacher un autre

Exposition présentée au Musée d’Art et d’Histoire, Musée du Textile et Ecole d’Arts Plastiques de la Ville de Cholet, avril 2008.

« Dans le cadre de cette exposition, nous assistons à l’histoire d’une métamorphose, Anabelle Hulaut nous invite dans son sillage à nous interroger sur le concept de mutation, cette artiste n’est en effet pas une adepte de l’introspection et du culte de l’intériorité, c’est d’avantage l’altérité qui l’intéresse, le devenir autre, le fait de se construire une identité et non de la subir.
Anabelle Hulaut vient de terminer un film : « Les vacances de mademoiselle Hulaut » et il s’agit à présent d’arpenter de nouveau territoire et de jouer une nouvelle partie, car tout est ici histoire de déambulation, de pièces que l’on déplace sur l’échiquier du devenir, il s’agit de provoquer le hasard, d’éxumer des profondeurs géologiques de la mémoire des indices, prémisses d’une histoire en gestation, ouverte sur tous les possibles.
Ces traces énigmatiques ne relèvent nullement de l’achevé, elles matérialisent davantage le cheminement, voir, l’errance de l’acte de création : ses vicissitudes, ses aléas, ses doutes et surtout ses intuitions.
Cette nymphose doit nécessairement passer par une phase de disparition, il faut s’enterrer pour que la métamorphose puisse advenir, pour que l’imago puisse surgir, Anabelle hulaut disparaît donc dans un premier temps derrière des tas informes (symbole d’une construction a venir), l’informe (comme le plus souvent dans le domaine de la construction) enfantera son opposé: la rigueur d’une « architecture » et en l’occurrence celle du damier, après le doute de nouvelles certitudes apparaissent, celles d’une identité contrastée ( noir ou blanc). Cette génération d’artistes ne peut sans doute plus se satisfaire de l’ambiguïté du post modernisme et du cynisme de l’entre deux.
Toute est donc ici histoire d’histoire, histoire d’Annonciation et donc d’énigmes, d’Annonciation et donc de perspective, de perspective et donc de filiation.
Seul un anachronisme volontaire des référents ( l’informe et la géométrie, le retrait et la perspective, la fluctuation et la radicalité, la disparition et l’Annonciation, présence contemporaine et patrimoniale (référence a wermer)) peut rendre compte de ce projet, un anachronisme niant tout chronologie linéaire, aux modes de lecture ambivalentes, pluriels et subjectives, des lors seul les fragments des indices sont en mesure de matérialiser toute cette complexité et seul la figure du détective pourra à terme déterminer la logique de cette curieuse aventure, Anabelle Hulaut semble vouloir incarner cette nouvelle identité, mais plus encore elle nous invite au sein de cette exposition a faire de même. »
Laurent Charbonnier

Edition d’un catalogue – Texte d’Anne Cartel « Histoires de voir… » (extrait) :

 » Points de vue, diversion, convoitise… Un train peut en cacher un autre « . D’entrée de jeu, titre et sous-titre ne ménagent pas le sens et les sens et posent l’ambivalence de l’exposition.
Au Musée d’art et d’Histoire de Cholet Anabelle Hulaut continue le projet Double jeu, enquête à laquelle se livra en 2005 le détective Hulaut à la Villa Arson, à la recherche du mobile de l’oeuvre. à la fois école d’art, centre d’art, résidence pour artistes, Anabelle Hulaut imagina cette villa comme le lieu d’un délit – l’oeuvre – et d’un jeu de piste avec les protagonistes de l’art, ceux qui contribuent à le faire vivre d’une manière ou d’une autre.  » Je me suis interrogée sur les crimes possibles dans l’art : le vol, le plagiat, la destruction, l’appropriation, la copie. J’ai commencé à établir certains liens entre les pièces de cet énorme puzzle, et d’une certaine manière, le jeu se poursuit… « (1)

(1)Anabelle Hulaut, catalogue Anabelle Hulaut. Enjambement. Nantes, Frac des Pays de la Loire, 2006, p. 8.