Réflexion élastique, 2021

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, CNRL Neurocampus, Lyon, photographie : V Mauger
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, CNRL Neurocampus, Lyon, photographie : Romain Etienne
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, aluminium anodisé et acier galvanisé peint , CNRL Neurocampus, Lyon, photographie : V Mauger
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM
Vincent Mauger, «Réflexion élastique», 2021, photographie : VM

Réflexion élastique, 2021

CRNL - NEUROCAMPUS, Lyon

CRNL - NEUROCAMPUS Michel Jouvet - Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon -1% artistique

La sculpture formule une synthèse de références visuelles et conceptuelles  liées aux neurosciences. Les juxtapositions et télescopages qu’elle  provoque créent de nouvelles perspectives propices à stimuler l’inspiration,  déclencher des intuitions novatrices dans le champ des neurosciences. Sa  matérialisation physique légère créant des effets cinétiques, l’œuvre rappelle  les représentations virtuelles, graphiques et les cartographies mentales  arborescentes. Paradoxe concrétisé, parfaite tautologie, la sculpture interroge  et crée une mise en abîme à l’image du système d’élaboration de la pensée à  son origine et déterminant sa forme. 

Ingénierie Design Fabrication Montage METALOBIL 

Production BIPOLAR – illusion & macadam 

Maitrise d’œuvre Chabanne et Partenaires 

Maîtrise d’ouvrage Métropole de Lyon 

Œuvre réalisée au titre du 1% artistique dans le cadre de la construction et l’extension  du NEUROCAMPUS de Lyon, « Michel Jouvet »  

Identification visuelle du Neurocampus – signature graphique

Installé à proximité de l’entrée principale du Neurocampus, mon projet signera par sa présence sculpturale un repère et une identité graphique du site. Cette implantation engagera une superposition visuelle avec la façade principale, donnera au projet et au bâtiment une visibilité et animera la perspective des accès au bâtiment. L’investissement de cet espace central très passant permettra de multiples points de vue sur le bâtiment et le volume créé. Habituellement fréquenté comme lieu d’attente, de rendez-vous ou de passage, le site favorise la participation de l’œuvre de participer à la vie des usagers.

 

Références conceptuelles et formelles à l’univers des neurosciences

Constituée par une série de cadres métalliques de grande dimension, positionnés verticalement en enfilade, la sculpture matérialise formellement des fenêtres qui se superposent les unes aux autres. Le cadre mouvant produit par cette disposition déclenche un jeu optique cinétique en fonction du déplacement du visiteur.

Implanté au sol au moyen d’une structure tubulaire qui surélève l’ensemble, l’aspect général de cette proposition crée une impression de légèreté, de construction virtuelle, immatérielle. Sa composition, une succession d’écrans, évoque une série de lamelles de microscope, de fenêtres informatiques aussi bien que la vignette d’un schéma monumental à une échelle démesurée. A l’intérieur, différents cercles sont suspendus dans l’espace par de nombreux tubes colorés. La vision globale crée une analogie avec l’idée d’un échantillon, d’un prélèvement à partir d’un ensemble plus vaste et complexe.

Délimitées par des rectangles verticaux, ces lignes colorées créent des obliques aisément prolongées par l’imagination du spectateur. Les ramifications autour des anneaux forment une structure simple en étoile rappelant l’iconographie schématique d’un neurone. Les cercles positionnés dans l’espace concentrent l’attention en différents points de mire. Des disques d’inox poli miroir placés au centre de certains cercles perturbent cet effet par leurs reflets et brouillent l’attention de l’observateur. Ces « neurones miroirs » joignent jeu formel et jeu sémantique en offrant une première approche de lecture.

 

Reliant cadres, anneaux et axe de connexion, cette architecture forme un dessin complexe en trois dimensions ou les différents plans matérialisés de façon épurée s’entrecroisent dans l’espace. Cet aspect très graphique est souligné par le choix de l’aluminium anodisé créant des tracés et des cercles structurant l’espace. L’aluminium offre une grande précision et une qualité de finition des découpes et des assemblages. Le traitement d’anodisation outre la protection permet l’homogénéisation des surfaces mettant en exergue les formes et la netteté des arêtes. Ce revêtement propose également des coloris riches et lumineux qui souligneront telles des lignes tracées au feutre, la lecture des rayons se propageant entre les cercles. Ce croquis dans l’espace rappelle la mise en forme de schémas de pensée, de mise en lien, de structuration formelle d’un raisonnement à l’instar de l’organisation visuelle proposée par le graphisme des cartes mentales.

Le cadre et la forme sont par ce système constructif interdépendants. Ils fonctionnent en symbiose aussi bien en se soutenant l’un l’autre techniquement que conceptuellement. Ces nombreuses liaisons obliques confèrent de la légèreté à la construction en formant une structure auto-tendue. Ainsi, l’ensemble peut sembler au premier regard s’agencer selon le principe d’un réseau cellulaire de Voronoï, rappelant visuellement la structure fascinante des amas cellulaires. Cette installation sculpturale très graphique suscite la contemplation ou la rêverie évoquant une version archétypale sophistiquée et technique de l’attrape rêve, un étrange instrument scientifique.

 

La sculpture formule une synthèse concrète de l’étendue de ces références visuelles et univers thématiques. Par ces juxtapositions et ces télescopages, de nouvelles perspectives se créent propices à stimuler des artéfacts inattendus déclencheurs potentiels d’inspirations, d’intuitions réflexives, de découvertes ou inventions créatives.

Grâce à une matérialisation physique aérienne et très graphique, l’œuvre rappelle les univers virtuels et les systèmes de schématisation du raisonnement.

Reflet d’une pensée en arborescence, elle évoque formellement une multitude de références formelles et conceptuelles. Paradoxe concrétisé, parfaite tautologie, la sculpture interroge et crée une mise en abîme à l’image du système d’élaboration de la pensée à son origine.

Le travail de création artistique fournit un parallèle à celui du chercheur réfléchissant à la façon dont le cerveau fonctionne tout en le sollicitant afin d’approfondir l’approche de sa compréhension, une quête stimulante et illimitée.