Selon la brise de Stanwell Park, 2016

Marie-Johanna Cornut

1/4
Marie-Johanna Cornut, «Selon la brise de Stanwell Park», 2016, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Selon la brise de Stanwell Park», 2016, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Selon la brise de Stanwell Park», 2016, photographie : droits réservés
Marie-Johanna Cornut, «Selon la brise de Stanwell Park», 2016, photographie : droits réservés

Selon la brise de Stanwell Park, 2016

L'agence Paris

L’oeuvre Camouflage de Marie Johanna Cornut conçoit le paysage comme une sorte de mise à plat d’un terrain accidenté. Le paysage conçu par son oeuvre nous rappelle les images abstraites de la surface terrestre produites par l’éloignement aérien, et l’agencement non géométrique des couleurs semble être produit par la déformation des perspectives visuelles provoquées par le mouvement de l’avion. Pourtant, l’artiste est parvenu à ces résultats par des voies bien différentes. Conçue à l’occasion d’une exposition à Dusseldorf, la première version de son oeuvre jouait avec l’espace en verre et la végétation qui encadrait son mur peint. Pour l’exposition présente, Cornut a choisi de retravailler son projet original en modifiant son support et son échelle. Son paysage est ainsi une réécriture d’un paysage antérieur. Déplacée de son contexte original, son installation active une autre dimension de la stratégie du camouflage. Si avant, l’oeuvre était conçue comme une méthode de dissimulation, ici elle n’essaie pas de se cacher, au contraire, elle capture par ses zones informées de couleurs le regard du spectateur. La stratégie mise en jeu n’est pas de l’occultation par une dispersion de l’oeuvre dans l’espace d’exposition, mais faire immerger le regard dans une surface colorée dont il ne peut pas estimer les dimensions. Le regard est ainsi trompé, pas à travers les effets mimétiques-illusionnistes, mais par le rythme imprimé par les zones colorées, puisque ici les couleurs se repoussent ou s’attirent créant des volumes sur une surface qui, on le sait, est en réalité plate. L’oeuvre de Cornut fait sortir le spectateur de la linéarité des observations de terrain et l’invite à traverser, par une déambulation sans points de repères, un paysage qui se forme et se déforme par l’agencement des zones colorées.
Carolina Alfradique Leite, 2016