SNO, 2018

Pauline Gompertz

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Pauline Gompertz, «SNO», 2018, photographie : droits réservés
Pauline Gompertz, «SNO», 2018, photographie : droits réservés
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SNO, 2018

Galerie Marchepied Nantes

Pour sa première exposition personnelle, l’artiste Pauline Gompertz présente une installation qui investit tout l’espace de la galerie Marchepied et échafaude un dispositif à la scénographie minutieuse ou rien n’est laissé au hasard. Avec SNO, elle développe un langage directement lié au rapport du vivant à l’espace et à l’objet.

Dès ses premiers pas dans l’exposition, le.a spectateur.trice pénètre dans un territoire à l’allure commerciale saturé par l’inscription énigmatique SNO. Le complexe est scindé par des pans de rideaux rose pâle créant des compartiments renfermant des objets eux-même frappés du mystérieux emblème.

D’emblée, le voile est levé, SNO est en réalité le sigle de Si Non Oscillas, Si tu ne te déhanches pas en latin, injonction conditionnelle lancé au spectateur.trice. Cette maxime latine puise sa source dans l’enseigne surmontant l’entrée du manoir Playboy de Hugh Hefner visant à prévenir les visiteurs : Si Non Oscillas, Nili Tintinare (si vous ne vous déhancher pas, ne sonnez pas).

L’artiste s’emploie à reprendre cette maxime pour en décliner des dérivations à la fois matérielles et conceptuelles dans une logique de réversibilité constante.

Un bar supporte un peu plus loin des Iphone connectés au compte Instagram SNO sur lesquels défilent les photos promotionnelles de la marque. Si Non Oscillas, Ne buvez plus que l’aqua peut on lire sur le profil instagram. Les produits/œuvres sont portés par des modèles sans visage et dont le nom original a été latinisé.

Dans cette propension à vouloir constamment initier toute une série de dérives, la différence entre les objets présentés et les photos dans lesquelles ils sont représentés accroît l’écart entre la capacité sérielle de l’objet et son unicité.

Parallèlement, cette utilisation de la plateforme de diffusion de photo souligne encore l’effet d’un monde à la fois diffus et clos sur lui-même, comme une sorte d’analogie au célèbre magasine. Le public est invité à activer lui même le smartphone, du bar central ou sur un canapé trônant à l’entrée de la salle, faisant de l’interface écranique une surface vivante subrogée, lui provoquant une pulsion scopique désormais intenable.

En faisant toujours osciller ce doute, en maintenant le public dans l’ambiguïté de son intention, Pauline manie avec habileté les codes de la marchandisation, dans un exercice de citation et de totalisation qui emprunte tout autant au magna de l’empire playboy qu’aux dictats impersonnels que fait peser le néolibéralisme sur nos conceptions de la beauté, du corps, du genre ou de la sexualité.

Ce réalisme sardonique, rejouant les mécanismes et les représentations de la société de consommation, la place dans une filiation quelque part entre le pop art et l’appropriassionisme, à laquelle s’ajoute, dans cette manière de faire converger la fiction et le réel, une perception en sous-texte de l’héritage de la méthodologie post-féministe, ouverte par des figures tutélaires comme Linda Benglis ou encore Vanessa Beecroft.