Villa Dourven, 2008

Anabelle Hulaut

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Anabelle Hulaut, «Villa Dourven», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP
Anabelle Hulaut, «Villa Dourven», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP
Anabelle Hulaut, «Villa Dourven», 2008, photographie : © Anabelle Hulaut ADAGP

Villa Dourven, 2008

Galerie du Dourven Trédrez-Locquémeau

Chaque exposition ou événement est un prétexte à produire la fiction, à amplifier la question du regard et à questionner le lieu d’où l’on regarde. En 2007 Anabelle Hulaut trouve en Angleterre une veste dont le motif décoratif est un damier noir et blanc. En 2008, elle utilise le motif du damier pour sa photographie intitulée Le détective, le voleur, l’artiste et le modèle qu’elle présente au musée d’art et d’histoire de Cholet d’avril à juin de cettemême année. Cette image est inspirée du tableau L’art de la peinture (1863), dans lequel le peintre Johannes Vermeer utilise le damier comme dispositif visuel. À la Villa Dourven, le damier noir et blanc devient sujet, recouvre le sol dès l’entrée puis contamine l’espace d’exposition transformé pour l’occasion en une villa au statut incertain. Il invite le visiteur à aller plus avant dans un espace d’exposition modélisé comme un intérieur privé. Cette habitation pourrait être tout à la fois le lieu de résidence de l’artiste, sa maison de vacances ou ce que l’on nomme communément dans le jargon culturel le lieu de la résidence artistique*. Ce pourrait être aussi une maison privée, ou la reconstitution de la maison d’un personnage célèbre et prestigieux qui a habité ici, ou encore celle de ce détective Hulaut dont on trouve le bureau juste après l’entrée.

Bref, quand le visiteur pénètre dans la Villa Dourven, il entre dans le tableau, dans l’art, dans la vie. Il se déplace du bureau à la cuisine, du salon à la salle de bain. Tout fonctionne, il peut lire dans la bibliothèque, se préparer du thé dans la cuisine et s’asseoir au salon ou à la table ronde de la salle à manger. Dans le bureau, il peut aussi consulter les archives constituées par le détective Hulaut. Le personnage inventé, par l’artiste, toujours à la recherche du mobile de l’oeuvre, rassemble indices et pièces à convictions immergées dans le passé privé et public de la villa Dourven. Dans ces enchevêtrements d’espace du regard, le détective invite le spectateur dans le lieu du délit, à y regarder de plus près et à découvrir le vol, le plagiat, la destruction, l’appropriation, la copie, tous les crimes possibles dans l’art. Dans l’exploration de chacune des pièces, il découvre les oeuvres visuelles et sonores de Mlle Hulaut.

Extrait Communiqué de presse – Galerie du Dourven