Villa « Ma retraite », 2002-2011

Thierry Frer

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Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
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Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
Thierry Frer, «Villa « Ma retraite »», 2002-2011, photographie : droits réservés
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Villa « Ma retraite », 2002-2011

Espace Diderot, Trucville Rezé, Château-Gontier

Lorsque Thierry Frer s’installe à Nantes et entre à l’école des Beaux-Arts, ses souvenirs le ramènent tout d’abord à ceux de la région Rhône-Alpes, lieu de sa première quête. Il écrit et photographie. L’écriture mais aussi les souvenirs visuels constitueront désormais son vocabulaire. L’idée de réunir cette mémoire fuyante, il la radicalise au travers des dispositifs sonores et visuels sous la forme de boîtes dont un judas nous permet l’accès. Muni ainsi d’un casque, et penché sur l’oeil, le spectateur, solitairement, entre dans l’intimité de l’artiste. Une intimité accidentée parfois, ou au contraire maliscieuse, où sont retenues des bribes de conversation réelle comme avec sa propre grand-mère au franc-parler sypathique ou vengeur, où une chanson de Nino Ferrer s’attache à un décor désormais glacé et où une voix amie se mêle à la voix même de l’auteur. « Les lieux n’existent plus, je les ai donc fabriqués. » Images mentales, dans l’exposition elles retrouvent cette vie furtive comme une confidence heurtée de plaisir et de douleur. Car l’oeuvre ici appelle sans doute le merveilleux qui accompagne toute reconstitution. Elle diffuse également des accents touchants griffés de larmes, celles du temps perdu à jamais. Mais aucune sentimentalité dans ces évocations d’un monde parfois suranné. Le récit soulève des strates qui s’adressent à chacun de nous. Il faut souligner la qualité littéraire de ces textes qui ouvrent sur un univers plastique singulier. Un saisissement nous gagne comme devant ces quatre maquettes de maison reconstituée à partir d’un dessin d’enfant. C’est la maison du grand-père « Villa ma retraite » qui subit dans l’imaginaire des changements successifs comme viennent se superposer en nous des états différents lorsque l’on évoque des lieux oubliés, des sensations toujours vibrantes. Chez Thierry Frer, si la nostalgie d’un sommier qui grince se mêle aux odeurs d’un mimosa qui a grandi, le timbre se veut vif, jubilatoire. L’exposition présente comme un contrepoint des éléments des visites de l’artiste à la Maison Radieuse. On le voit ainsi converser avec des populations, prolongeant ainsi les confidences qu’il sait si bien nous communiquer, entre deux sanglots de rire.

Pierre Gicquel.