Aubes souterraines

Empreintes d’ambivalences faites de jeux d’ombres et de lumières, de déploiements de formes entre le dessin et le volume, ses propositions sculpturales questionnent les définitions de construction, d’édification et ce qui est à l’origine du mouvement. Les œuvres matérialisent pour l’artiste de potentiels lieux de passage entre l’individu et le monde qu’il habite. Elles nous amènent à resituer l’observation des phénomènes d’interactions présents dans nos environnements et lors de nos déplacements comme des enjeux essentiels : ceux qui permettent de faire cohabiter le réel et la fiction. 

« La vie ne se déploie pas de manière linéaire mais selon un enchainement de cycles de durées variables.
Le temps long est un emboitement de temps courts marqués par l’obligation du renouvellement, entre le moment de son amorce et celui de son effacement, entre la phase de construction et celle de la destruction.

Cette loi qui veut que la vie se développe par période, chaque nouvelle se nourrissant de la ruine de la précédente, imprègne l’activité humaine et rythme ses productions.

Ce rythme implacable, induit un mouvement qui impose l’urgence du faire par lequel l’énergie vitale est relancée. Il comporte un point critique : le temps transitoire du passage de relais, l’entre-deux pendant  lequel une réalité s’efface avant qu’une autre émerge et prenne la relève. A l’image de la vie, les entreprises humaines, sont ainsi bordées par des discontinuités, instants indécis, fragilités, qui interpellent Hélène Delépine et dont elle fait l’objet de son travail. »

Jean-Paul Blanchet, critique d’art et commissaire d’exposition, président de l’Abbaye Saint-André, centre d’art contemporain de Meymac. Extraits du texte Maintenir le volume dans la sobriété du signe plutôt que de valoriser l’épanouissement de la forme, décembre 2021

Adresse
Galerie MIRA
1 bis rue Voltaire
44000 Nantes