Artistes

Lou Villapadierna : vit à Saint-Nazaire, travaille à Saint-Nazaire.

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nos souffles

nos souffles, 2023à SOMA lieu d'art hybride, Marseille

we were so numerous

we were so numerous, 2018Open School Galerie, Nantes

antennae

antennae, 2021"Sans feu, ni lieu", POUSH Manifesto et Galerie Michel Journiac, Saint-Ouen et Paris

L’appel du silence

L’appel du silence, 2023à SOMA lieu d'art hybride, Marseille

Les enfants ont les dents diagonales

Les enfants ont les dents diagonales, 2023Art-O-Rama, Foire d'art contemporain, Friche la Belle de Mai, Marseille

Expositions personnelles

  • Expositions collectives

    2024

    • «Les enfants ont les dents diagonales», Journées Journiac 2024, Galerie Michel Journiac, Paris, France

    2023

    • «H2O», Galerie des Franciscains, Saint-Nazaire, France
    • «Les enfants ont les dents diagonales», Foire Art-O-Rama, Friche la Belle de Mai, Marseille, France
    • «Nos souffles», Performance, SOMA, Marseille, France
    • «L'appel du silence», Projection, SOMA, Marseille, France
    • «Le Plongeon», Lecture performée, UQAM, Montréal, Canada

    2022

    • «LE CLOU - BIENNALE DE LA JEUNE CRÉATION DE NANTES», L'atelier, Nantes, France
    • «we were so numerous», SACHO festival, Limousin, France

    2021

    • «Rendez-vous demain, numéro 2», organisé par Sophie Legrandjacques et Le Grand Café - Centre d'art contemporain, Atelier Galerie Hasy, Saint-Nazaire, France
    • «Sans feu, ni lieu», POUSH Manifesto et Galerie Michel Journiac, Paris, France

    2019

    • «Le Dessin du Salon», MEAN, Saint-Nazaire, France
    • «îles flottantes - le dîner», Mains d'œuvres, Saint-Ouen, France

    2018

    • «Trente-deux», Open school galerie, Nantes, France
    • «Tous les envers, tous les endroits», Open school galerie, Nantes, France
    • «Dulcinea», Galerie Marchepied, Nantes, France

    Résidences

    2021/202...

    • «Ateliers du chateau d'eau», Saint-Nazaire, France

    2019/2020

    • «6B», Saint-Denis, France

    2017

    • «Projections Internationales - Fieldwork:Marfa», Texas, USA

    Bourses, prix, aides

    2024

    • Bourse d'aide à la recherche - Martine Delvaux et Département d'études féministes, UQAM, Montréal, Canada

    Publications, diffusions

    2025

    • «Art : Moteur de recherche», Éditions Extensibles, Paris, France

    2021

    • ««Fieldwork Marfa Texas Usa, Ten years of art experiments»», Beaux-Arts Nantes / HEAD de Genève, Editions Jannink.

    Écoles, formations

    2022/...

    • Doctorat recherche-création et anthropologie, UQAM et Paris 1 Panthéon Sorbonne, Canada, France

    2018/2020

    • Master arts plastiques, Art et sciences de l'art, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    2016/2018

    • DNSEP, Beaux arts de Nantes Saint-Nazaire, Nantes, France

    2014/2016

    • DNAP, Beaux arts de Nantes Saint-Nazaire, Nantes, France

    Autres

    2018/2022

    • Assistante de l'artiste Anne Le Troter

    2021

    • voix dans la pièce sonore La Pornoplante de Anne Le Troter

    2019

    • voix-off dans le film MARTAGUEULE de Anne Le Troter, production Palais de Tokyo
    • comédienne dans la pièce La Fève -Théâtre chez l'habitant, production Théâtre Nanterre-Amandiers, une proposition de Anne Le Troter et Charlotte Khouri

    2016/2019

    • Choriste soprano dans le chœur de l’Orchestre national des Pays de la Loire

    Organum cosmique

    Depuis Marshall McLuhan, les technologies sont communément appréhendées comme un prolongement du corps humain à même d’étirer ses capacités sensorielles et physiques en pliant l’espace et le temps. Prenons l’exemple de la voix : le microphone permet de l’amplifier et éventuellement de la fixer sur un support audio, le téléphone la fait instantanément résonner à des kilomètres de son point d’émission, le vocodeur ou l’Auto-Tune la modulent à l’envie. Autant de dispositifs offrant au corps une extériorité, la possibilité d’exister hors des limites charnelles. Ceux-ci font dès lors « varier des intensités d’existence », affectant nos relations, nos expériences et nos capacités d’agir. Mais que se passerait-il si ce corps augmenté n’était plus le fruit d’une greffe exogène mais d’une mutation interne, in vivo? Qu’arriverait- il si le corps se mettait à produire, comme dans Les Crimes du futur (2022) de David Cronenberg, de nouveaux organes? Quels seraient leurs rôles et effets? De quelles manières feraient-ils varier les « intensités d’existence »? Quel son produirait une voix dont le larynx serait pourvu, comme dans la modélisation 3D Modal, Loft, Pulse de Lou Villapadierna, d’une troisième corde vocale? Quels types de relations, d’expériences et de capacités d’agir sa vibration ferait-elle émerger? Dans une approche à la fois sensible, pratique et théorique, l’artiste s’est engagée ces dernières années dans l’exploration d’une voix virtuelle qui se déroberait à la pesanteur du réel. Convoquant différents registres iconographiques et narratifs – scientifique, fictif, intime -, la vidéo fold nous fournit quelques indices sur sa nature : « la voix virtuelle n’actualiserait rien, surtout pas elle-même », « une voix du silence, une voix du spectre, une voix qui ne s’entend ni ne s’écoute, ne s’expérimente ni ne se dit », « la voix de morts et des non-nés, des muets et des absents, des non-vivants et des non-humains ». Nourrie par les récits spéculatifs de Donna Haraway, Vinciane Despret ou Isabelle Stengers, autant que par la pensée décorrélationniste de QuentinMeillassoux et Graham Harman, Lou Villapadierna s’intéresse moins à la validité et l’efficience d’un tel phénomène qu’elle ne l’envisage comme une potentialité, un absolu débarrassé du logos et de son anthropocentrisme, permettant de redéfinir nos rapports à l’altérité, fut-elle radicale, en dessinant les contours fantasmés d’une communication élargie et inclusive – intersubjective, interspécifique, outre-tombale, etc. Si Lou Villapadierna dresse le mythe d’une « hantologie vocale » qui ne se fait jamais entendre, elle n’en reste pas moins attachée à la plasticité de la voix qui se manifeste dans ses œuvres à travers le prisme du collectif, de la métamorphose et de la poésie. Dans l’installation sonore antennae, un groupe d’adolescents en pleine mue partagent leur récit au sujet d’une voix mystérieuse tout droit sortie d’une nouvelle de Lovecraft, tandis qu’un ventilateur holographique, planté au bout d’une structure courbe aux airs d’antenne radio, souffle par flashs une série de mots restant pour toujours muets. La dimension polyphonique de la narration croisée des enfants traduit l’intérêt de l’artiste pour le chant choral, pour une voix qui, d’une certaine manière, existe en tant qu’ensemble. Si le latin organum, qui signifie « instrument, outil », a donné le terme « organe », il désigne également un genre polyphonique primitif qui s’est développé au XIe et XIIe siècle. Aussi, se plairait-on à imaginer qu’un larynx doté de trois cordes vocales devienne l’organe d’une vocalisation intrinsèquement contrapuntique et cosmique à même de transcender les classifications, les espaces et les temporalités.

    Raphaël Brunel

    Lou Villapadierna

    La voix virtuelle, concept à partir et autour duquel Lou Villapadierna élabore une recherche fondée autant sur des écrits théoriques que littéraires et poétiques et développe en parallèle son travail plastique prenant notamment la forme d’installations, de films, de textes et de sculptures, serait ce que la voix — en tant que phénomène physiologique associé de prime abord à l’espèce humaine — n’est pas. Se définissant pour ainsi dire par la négative, par une forme d’abstraction et d’inouï, cette voix virtuelle existe indépendamment du corps, du souffle, du son, du logos, de la perception et en cela apparaît moins comme un outil de communication qu’un objet de spéculation, un levier (science) fictionnel ouvrant les frontières de l’espace relationnel qu’ouvre toute voix, aussi inattendue et sous-entendue soit-elle. En imaginant un larynx modifié composé de trois cordes vocales (au lieu de deux), l’artiste amplifie l’énigme de la voix en la décollant de l’espace et de l’expérience réels pour mieux la déconstruire et la réinventer au travers de nouvelles zones de f(r)iction — troubles. La puissance d’imagination et de récit qui traverse son œuvre invite à repenser nos modes de (co)existence et de relations à l’autre et, à l’unisson, à se demander « qui parle ?* » en vue de reconfigurer les fondements socio-éco-politiques du (non) vivant face à l’extinction qui vient.

    Anne-Lou Vincente

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    * Cf. Qui parle ? (pour les non humains), Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós, Paris, PUF, 2022.

    Antennae

    L’installation sonore antennae de Lou Villapadierna produite pour l’exposition Sans feu ni lieu se dresse comme une déformation totémique abstraite et néanmoins vive d’une organicité accueillante. Sculpture animée d’un souffle audible aussi bien que virtuel, elle compose un espace commun et chaleureux; un foyer sonore autour duquel se réunir afin de partager collectivement un moment d’écoute. Les voix qui en émanent, celles d’enfants en pleine mue, sont saisies dans ce moment suspendu de la transformation. Elles-mêmes sans corps, fugitives, désormais lointaines, elles racontent l’histoire d’une présence manquante, le récit d’une voix virtuelle dont les trajectoires potentielles sont infinies, et s’actualisent dans chacun des récits qui en sont faits. L’installation de Lou Villapadierna est ambiguë en cela qu’elle donne l’illusion d’être en même temps réceptrice et émettrice du récit polyphonique qui informe ses contours. Le mouvement cyclique, presque tautologique, qui noue les formes sonores et plastiques qui la composent s’intensifie dans le souffle de ventilateurs hologrammes, révélant des mots qui ne seront jamais prononcés. Le récit de cette perte partagée ravive le feu d’une union possible, d’une autre approche de l’altérité, d’un langage dès lors capable de parler de ce qu’il ne connaît pas.

    Noémie Pacaud

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    Les enfants ont les dents diagonales
    caresse la méditerranée