Réalisé au printemps 2023, ce grand triptyque pose les jalons des thématiques que je développe avec “Humides”, et évoque la crise de notre relation au vivant.
Composé de trois panneaux, il témoigne de la fin d’un monde, d’une ère ou d’une époque en faisant formellement écho à la peinture de la Renaissance. Le Maniérisme venait mettre à mal par ses excès de mouvement, de corps, de couleurs, par ses jeux sur les codes et la citation, une vision trop rationnelle et perspectiviste. “Si bas le ciel, Déjà”, réexamine, d’un point de vue critique, le statut de l’homme comme sommet de la pyramide de représentation et fait état d’un monde en bouleversement. Indéfinition de l’espace, tantôt clos (bas-relief, sur le panneau de gauche) et ouvert (paysage, sur le panneau de droite), figures déformées, en torsion qui rappellent les poses serpentines, tons saturés et crus, presque incandescents, le paysage pictural s’y trouve en déliquescence. Ce mouvement de fusion est aussi une dynamique de mélange, d’hybridation et de syncrétisme. Humain, minéral, végétal, pictural, l’hétérogénéité du monde vient se projeter, tournoyante, sur le champ du tableau.


