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Jean-Baptiste Janisset

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Mur des Éblouis

Mur des Éblouis, 2019MRAC Occitanie, Sérignan

À ma Vie

À ma Vie, 2019Galerie Alain Gutharc, Paris 7e

Sekizo

Sekizo, 2019Résidence Palais des Paris , Takasaki

Quis ut Deus

Quis ut Deus, 2018Notre-Dame de la Salette, Marseille

Ototeman

Ototeman, 2018Mutatio Artist-run Space , Nantes

NDDL

NDDL, 2018Galerie RDV , Nantes

Effroyable Dévastation

Effroyable Dévastation, 2017Atelier Ravi, Lièges

Parabole du Semeur

Parabole du Semeur, 2017Espace Diamant , Ajaccio

L’Exuvie du Musée

L’Exuvie du Musée, 2017Musée d'Art de Nantes (en rénovation), Nantes

Bouzelouf d’Offrande

Bouzelouf d’Offrande, 2017Cité internationale des Arts, Paris

L’Exuvie de la réserve du Musée

L’Exuvie de la réserve du Musée, 2016Musée des Beaux-Arts de Nantes

Entretiens avec Marion Zilio, édition Révélation Émerige, 2019

Ma mère est médium et mon père pâtissier, ce n’est certainement pas un hasard si je moule désormais des figures de cultes ou religieuses. Pour réaliser ces empreintes, je me présente aux prêtes des paroisses ou travaille avec des interlocuteurs ou des amis à l’étranger. J’ai ainsi rencontré le frère du Roi de Ouidah, Serigue Cheick Gueye de Touba, Kader d’Alger, et la structure de ma résidence au Japon a fait la démarche auprès du Bonze. Il m’est aussi arrivé d’en voler ! Ce sont alors des actes exécutés en France dans des contextes d’histoires et de politique assez mystérieux. Ces reproductions d’effigies sont ensuite mises en scène dans l’espace d’exposition et ornementées de guirlandes lumineuses. Je rehausse également l’arrière des pièces d’une couleur franche ce qui accentue l’effet de halo. Certains y verront l’expression d’un kitsch profane, pour moi, il s’agit au contraire de recouvrer la trace d’un sacré via les éléments de notre culture du spectacle. La copie, le display, les néons et les couleurs fluo sont autant de moyens qui me permettent de renouer paradoxalement avec la valeur cultuelle, mais encore les notions de rites ou de cérémonies. C’est aussi la raison pour laquelle j’utilise des matériaux qui se neutralisent, tels que le bronze ou le cuivre qui sont conducteurs, et le plomb qui radie les ondes. J’aime l’idée de rassembler les stigmates de divers cultes — archaïques et modernes — dans une communion syncrétique ; de vivre dans un monde globalisé post-industriel et de le transfigurer dans une mise en scène digne d’un cénotaphe ou d’une arche. Il s’agit, pour moi, d’incarner des formes d’esprit. Je cherche à croiser des intentionnalités dans des réseaux de communication intermonde, d’où probablement la présence de LED, de fils conducteurs, voire énergétiques, dans mes installations. Lorsque je suis à proximité des statues, j’ai le sentiment d’entendre leurs murmures, mon esprit est captivé et je me plais à imaginer leur mutation par des procédés de reproduction. C’est sans doute pourquoi j’ai ressenti l’appel de l’Afrique dès le début de mes études aux Beaux-arts. Depuis, j’ai découvert plusieurs pays et j’ai rencontré de belles personnes ancrées dans la foi d’Allah, de Jésus, des cultes vaudous et des esprits. Je veux certainement me confronter à des individus qui demeurent à l’écoute des arrières-mondes, dans le respect de leurs cultes et de leurs ancêtres.

L’Exuvie de la réserve du Musée